A L’Aigle, ils versent jusqu’à 3250 euros d’acompte pour un poêle jamais livré

L'entreprise est fermée depuis la mi-décembre
L’entreprise est fermée depuis la mi-décembre ©Le Réveil Normand

La société Au Coin Poêles, qui vend et installe des poêles à granulés et des poêles à bois, a été mise en liquidation judiciaire le 15 décembre par le tribunal de commerce d’Evreux.

Selon le jugement que nous avons pu obtenir, la société de vente et d’installation de chauffage, qui possédait trois magasins implantés à Saint-Michel Thubeuf (Orne), Damville et Mortagne-au-Perche (Orne), a intenté une action en liquidation judiciaire en greffe du tribunal le 13 décembre.

Selon le jugement, les responsables ont reconnu l’existence d’un passif éligible de 346.940 euros pour un actif immédiat de 8.070 euros (soit l’ensemble des dettes arrivées à échéance, non réglées, dont les créanciers peuvent exiger le paiement immédiat). ). Les actifs disponibles d’une entreprise correspondent aux moyens de financement d’une entreprise, qui peuvent être obtenus à court terme.

3 250 € paiement partiel

Deux jours plus tard, les gérants de la société Sophie Goossens et Stéphane Delmée ainsi que M. Lecomte du cabinet Scogex ont été cités à comparaître et à être entendus lors de l’audience au tribunal de commerce d’Evreux.

Malgré leurs difficultés, l’entreprise a continué à prendre des commandes, qui n’ont pas encore été livrées à ce jour. C’est le cas d’Anne*, une cliente de l’entreprise qui a signé un devis avec l’entreprise le 14 juin et devait avoir son poêle début novembre.

« Nous avons payé 50 % d’acompte, soit 3 250 euros. Le chèque a été encaissé le 15 juin. En octobre, j’ai été recontactée pour obtenir une date de livraison », explique-t-elle. Elle précise alors qu’elle travaille pour pouvoir installer le poêle, elle se retrouve sans chauffage, car les radiateurs ont été démontés. Une situation difficile pour cette maison, en plein hiver. Puis ils tentent de relancer l’entreprise, qui leur promet à plusieurs reprises une date de livraison et se heurte soudain au silence des dirigeants.

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Ensuite, vous allez au magasin où vous trouvez les portes fermées. En dernier recours, elle essaie de les contacter sur les réseaux sociaux, mais la page de l’entreprise a été supprimée. Effrayée, elle découvre dans le même temps que l’entreprise a cessé d’effectuer des paiements depuis le 30 juin, date provisoirement fixée par le jugement. « 15 jours après la signature de notre devis », souligne-t-il.

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Stéphane Delmée : “On pensait s’en sortir”

Contacté, le chef d’entreprise Stéphane Delmée espérait jusqu’au bout éviter la liquidation judiciaire. Deux semaines avant l’audience, ils pensaient encore avec sa femme que “ça peut passer”. Il assure que jusqu’au 14 décembre, tous leurs comptes étaient actifs, ce qui leur permettait de continuer à prendre des commandes. Mais après avoir constaté qu’il ne pouvait plus payer ses quatre salariés, il a fini par demander au greffe du tribunal d’Évreux la liquidation judiciaire de son entreprise le 13 décembre. 30. Et selon lui, cette date du 30 juin n’était qu’estimée à cette époque. S’il “avait su avant” que la suspension des paiements de l’entreprise était fixée au 30 juin, il assure qu’il n’aurait jamais continué à prendre des commandes. “Nous étions là pour réchauffer les gens, pas pour leur soutirer de l’argent. Évidemment, notre objectif était que les clients soient satisfaits », insiste le gérant, qui avoue aujourd’hui avoir « tout perdu » et affirme n’avoir fait « aucun profit ». S’il en est venu là, explique-t-il, « c’est dus aux clients impayés, les primes Renov, qui représentent entre 1 500 et 3 000 euros pour chaque projet non arrivé sur le compte, et les crédits de TVA cumulés. Toujours selon lui, un autre fait, difficile à prouver, devrait être pris en compte : le vol de matériel, estimé à 30.000 euros, par un salarié. Le gestionnaire devait également faire face à des poêles qui mettaient beaucoup de temps à arriver et à un manque de composants. Il reconnaît également qu’il n’a pas répondu à ses clients. Sans solution à leur proposer, il ne savait que leur dire. Cependant, il s’engage à revenir vers eux dans les prochains jours.

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Trouver à redire

C’est aussi en octobre que Louise* elle s’est tournée vers l’entreprise pour installer son poêle à granulés chez elle. Elle a versé à l’entreprise une caution de plus de 2000 euros et n’a pas reçu le poêle à ce jour. Elle confie qu’un collègue, qui a également appelé l’entreprise, a reçu le poêle, mais l’a trouvé défectueux.

Les deux femmes se demandent aujourd’hui ce qui fait que l’entreprise s’en tire sans poursuites, « elles savent qu’elles estiment que les responsables auraient dû être au courant de leur situation. « Combattus, ils envisagent, s’il n’y a pas de retour de leur part, de porter plainte contre eux.

C’est très simple, nous ne sommes dans rien.

Marie*, cliente Au coin Poêles

En 2021, Marie décide, avec son mari, d’investir dans un nouveau système de chauffage pour remplacer leur chaudière “qui a plus de 30 ans” afin d’économiser de l’énergie.

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Le couple, qui bénéficie de l’aide financière appelée Ma Rénov’ Premiumdestiné à financer des travaux et/ou des charges de rénovation énergétique, a alors choisi un poêle à granulés, le Nobis A10 C Light 2020 et a signé un devis en novembre 2021 en versant un acompte à l’entreprise.

D’une valeur initiale de 5 800 euros, le poêle coûte 3 100 euros avec le Prime Renov. Pourtant, le poêle ne leur a été livré que sept mois plus tard, en juin 2022 « en pleine canicule ».

Et très vite, le couple s’aperçoit que leur poêle comporte des défauts. Fin septembre, leur chauffage est enfin démarré, mais depuis une semaine seulement, le système de chauffage est endommagé. Ils font appel aux employés de l’entrepôt, qui se rendent plusieurs fois chez eux, mais, selon eux, sans leur apporter le soutien promis. Depuis lors, leur système de chauffage a été éteint.

* Les noms ont été changés

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