
La semaine pour l’emploi des personnes handicapées vient de se terminer. A cette occasion, la rédaction vous propose un focus sur le monde du travail et du handicap avec l’Association Haut-Marnaise pour l’insertion des travailleurs handicapés en entreprise (Ahmsithe).
L’Ahmsithe est une association. Il a été créé il y a 25 ans. Dirigée par Jean-Marie Thirion, elle compte 19 salariés dont quatorze sont basés à Chaumont et cinq en poste dans l’agence de Saint-Dizier. Cette structure est spécialisée dans le travail des personnes handicapées et leur intégration. Et au fil des années et des besoins, de nouveaux services ont vu le jour.
Ainsi, une équipe est dédiée aux départs des entreprises d’insertion et assure un accompagnement en « milieu ordinaire ». Cela concerne par exemple les travailleurs qui étaient en ESAT et rejoignent une entreprise traditionnelle. La mission de ce service se résume “pour un emploi coaché pour la personne concernée et pour l’employeur, avec un accompagnement régulier en cas de besoin”explique Jean-Marie Thirion.
Conseillers sur place
Le service “Cap emploi” accompagne les personnes en situation de handicap en recherche d’emploi “mais seulement dans les situations les plus complexes”, raconte le réalisateur. Pôle emploi gère des personnes pour lesquelles le handicap ne pose pas de problème particulier, soit environ 50 % des effectifs concernés par le handicap. “Depuis le 30 septembre 2022, nous avons accompagné 486 personnes en recherche d’emploi et 282 ont été remises à l’emploi. » Environ 600 personnes seront accompagnées dans leur recherche pour l’année 2022 complète pour un taux de retour à l’emploi d’environ 58%.

Les consultants doivent être polyvalents et passer du temps sur le terrain. “Ils ont tous des bottes, un casque et des chaussures de sécurité en cas de besoin”, dit Jean-Marie Thirion. A eux d’adapter les postes au sein de l’entreprise en cas d’accident de la vie. “Cela peut être un tracteur, une charrette, un exosquelette à prévoir ou une voiture spécifique…” Autant d’investissements soutenus par l’Agefiph. Fin septembre, « 72 travaux d’études ont été réalisés ». Les résultats sont bons car pour les personnes reconnues handicapées, “il y avait 100% de rétention des employés dans l’entreprise”.
Une équipe spécifique est dédiée à l’accompagnement des personnes autistes. Ceci, sans limite de temps. “Nous pouvons même intervenir dans l’heure si nécessaire”, montre le directeur de l’Ahmsithe. Car une intervention trop tardive peut conduire à l’échec.

Recruter une personne handicapée par choix
Les personnes handicapées ne sont pas les seules à prier les Ahmsithe. “Nous avons environ 80 entreprises qui nous contactent chaque année. » Ces acteurs de l’économie de la Haute-Marne souhaitent, par choix, embaucher une personne handicapée, souvent grâce à de bons retours par le bouche à oreille.
Toute entreprise de plus de 20 salariés doit compter au moins 6% de salariés handicapés, sous peine de payer une amende. Certes, certains choisissent de payer. “Il y a aussi des salariés qui préfèrent cacher leur handicap et ne pas en parler en milieu professionnel. Parce que la plupart des handicaps ne se voient pas”, se souvient Jean-Marie Thirion. Pour les entreprises qui passent par Cap emploi, l’expérience est souvent concluante, aussi grâce à l’accompagnement proposé par cette structure. Un salarié bien intégré est à l’aise dans ses baskets et se donne à son entreprise. Un partenariat gagnant-gagnant.
SCS