
Nouvelles sportives Avant Resident Evil, il y avait Sweet Home, le jeu RPG d’horreur NES
Une maison perdue au milieu de la forêt, un groupe de cinq personnes viennent vous dévoiler les secrets d’une construction verte, des passages étroits, des pièges mortels, de terribles créatures qui hantent les lieux… ça vous rappelle quelque chose ? Bien avant le premier Resident Evil avec son résident Spencer, il y avait Home Sweet Home avec son résident Mamiya. Les deux jeux créés par Capcom ont une histoire similaire dont nous allons vous parler. Blottissez-vous dans des plaids au coin du feu, et surtout méfiez-vous de ceux qui marchent dans le noir.
Sommaire
- Horreur au tour par tour
- De Mamiya à Mikami
Horreur au tour par tour

En janvier 1989, un film d’horreur réalisé par Kiyoshi Kurosawa et produit par Juzo Itami sort dans les salles japonaises. Son nom ? C’est un beau village. Il raconte l’histoire d’une équipe de télévision qui entre dans la maison du regretté peintre Ichirō Mamiya. Avant de disparaître, ce dernier aurait caché de précieuses images que le petit groupe était bien décidé à retrouver. Malheureusement, les jeunes cinéastes feront face au choc du surnaturel.


C’est en décembre 1989 que le jeu vidéo Sweet Home de Capcom est arrivé. Tokurô Fujiwara, connu pour son travail sur Ghosts’n Goblins et Bionic Commando, dirige le projet. Il choisit de faire un jeu basé sur l’horreur puisant dans les mécaniques du genre il a une vue de caméra avancée, des batailles aléatoires (qui se déroulent en vue à la première personne), un inventaire au tour par tour limité et des coéquipiers aux compétences différentes. De plus, cinq fins sont disponibles en fonction du nombre de survivants restants à la fin du jeu.


Avec son auditorium au succès impressionnant (pour l’époque), ses couloirs étroits, ses pièges, ses animaux, ses nombreux textes de lecture, ses interprètes hautement qualifiés et l’ouverture de la porte se faisant en vue d’observation, Sweet Home rappelle le futur survival-horror de Capcom qui arrivera en 1996 avec Resident Evil. Et comme d’habitude : la visite de Chris Redfield et Jill Valentine était, ci-dessous, prévue comme une suite spirituelle à la Sweet House.

De Mamiya à Mikami

Alors que la Sweet Home Squad est à la recherche des peintures d’Ichirō Mamiya, un autre artiste torturé est invité au manoir du Diable : Shinji Mikami. Au début des années 1990, le jeune développeur de Capcom était loin d’imaginer qu’il superviserait l’une des séries les plus terrifiantes de la décennie. Habitué à l’adaptation vidéoludique des films Disney, comme Who Made Roger Rabbit, Aladdin, ou Goof Troop (Goofy), Mikami est reconnu par Tokurô Fujiwara. Ce dernier, impressionné par la qualité des produits du développeur du jeu, propose au jeune designer de créer un formidable titre PlayStation. Il lui vend le programme comme «succession spirituelle” de Sweet Home. Shinji Mikami est d’accord, même s’il n’est pas fan de films d’horreur. Ses intérêts sont ailleurs : Fujiwara lui assure qu’il peut être courageux avec ce projet et qu’il n’a pas à s’inquiéter de vendre le produit à l’avenir.
C’est ainsi qu’a commencé l’histoire fascinante de Resident Evil. Shinji Mikami puise différents éléments de Sweet Home (un groupe emprisonné dans un bâtiment vert) tout en en relaxant d’autres (une excellente dimension, les fantômes). Il garde les ouvertures de porte en vue à la première personne pour masquer les temps de chargement, tout en supprimant le fait que le joueur est toujours accompagné de sbires. Viser la vérité, il abandonne le style RPG au profit de quelque chose de plus spécifique. D’abord pensé pour être un FPS, Resident Evil embrasse un décor 3D inédit dans lequel évoluent les protagonistes. Une méthode qui a été utilisée avec succès par Alone in the Dark il y a quelques années. Au total, une trentaine d’artistes travaillent pendant plus de deux ans pour répondre aux nombreux besoins de Mikami.


Bien que Capcom ne pensait vendre que 150 000 exemplaires, Resident Evil est devenu le premier jeu PlayStation à atteindre 1 million d’exemplaires vendus au Japon. Un succès complet propulsera Mikami dans les hautes sphères de Capcom. Home Sweet Home, pour sa part, ne reviendra pas au cinéma ou aux jeux vidéo. Qu’il repose en paix.