
Pour Wall Street, le verre est à moitié plein. Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) gagne à nouveau les utilisateurs et les investisseurs, mais sort faible à partir de 2022, première année où ses revenus publicitaires chutent depuis l’entrée en bourse du géant des réseaux sociaux en -2012.
Son chiffre d’affaires annuel a chuté de 1% à 116,61 milliards de dollars, selon sa publication sur les résultats. Son titre a encore bondi de 19% dans les échanges hors bourse mercredi, alors que le marché s’attendait à une chute plus brutale pour le groupe californien qui voguait à l’horizon depuis un an sur fond de restrictions macroéconomiques et d’une concurrence féroce pour le consommateur. attention.
Facebook bouge
Autre signe positif, le réseau social originel, Facebook, atteint les deux milliards d’utilisateurs actifs quotidiens, contre 1,98 milliard fin septembre. Au total, environ 3,74 milliards de personnes utilisent au moins un des services de l’entreprise (réseaux sociaux et messagerie) chaque mois.
Ces bonnes surprises ne cachent pas la réalité d’une entreprise qui a connu des jours meilleurs. Au quatrième trimestre 2022, Meta a vu son bénéfice net divisé par deux à 4,65 milliards.
Ses revenus et ses bénéfices ont pâti de la contraction des budgets des annonceurs en raison de la crise économique, de la concurrence de TikTok et des changements réglementaires d’Apple, qui limitent la capacité des réseaux sociaux à collecter des données sur l’utilisateur pour vendre des publicités très ciblées.
Nouvelles années?
Comme beaucoup de grandes entreprises, et tous ses grands voisins de la Silicon Valley à l’exception d’Apple, Meta a mis en place un énorme plan social à l’automne. Le groupe a supprimé 11 000 postes, soit environ 13 % de ses effectifs, et gelé les embauches jusqu’à fin mars 2023. Et ce n’est peut-être pas fini.
“Nous cherchons à (…) supprimer certains niveaux, certains postes d’encadrement intermédiaire pour accélérer la prise de décision”, a déclaré mercredi Mark Zuckerberg, le patron du groupe, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.
Il souhaite que 2023 soit “l’année de l’efficacité” après 18 ans de “croissance rapide” et pense qu’il sera “plus agréable” pour les salariés de travailler car “ils pourront accomplir plus de choses”.
La réalité virtuelle perd 13,7 milliards de dollars sur un an
Son entreprise trouble les marchés depuis un an, lorsque le groupe a perdu pour la première fois des utilisateurs sur Facebook. C’était peu de temps après le changement de son nom et l’annonce de son pivot vers le métavers, cet univers parallèle présenté comme le futur d’internet, accessible notamment grâce aux réalités augmentées et virtuelles.
Mais Reality Labs, la branche chargée du développement du métaverse, a creusé ses pertes à 4,3 milliards de dollars au cours du dernier trimestre, soit un trou de 13,7 milliards en année pleine. “Mark Zuckerberg devra accepter la triste réalité que les entreprises et les consommateurs n’ont aucun appétit pour les mondes virtuels en ce moment”, a commenté Debra Aho Williamson d’Insider Intelligence.
Le milliardaire a déclaré mercredi que le métaverse restait une priorité, mais moins urgente que l’intelligence artificielle. Dès cet automne, l’IA revient en force comme star des nouvelles technologies, grâce au logiciel d’IA générative ChatGPT, qui déchaîne les passions. Mis en ligne par la start-up californienne OpenAI en novembre, il est capable d’écrire toutes sortes de textes et de lignes de code informatique.
Comme Google, Meta travaillait déjà sur l’IA générative. Mark Zuckerberg espère notamment faciliter la création “de vidéos, d’avatars et d’images 3D” pour différentes plateformes. L’IA est également au cœur des efforts publicitaires du numéro deux mondial pour inciter ses utilisateurs à passer du temps sur ses applications et à en tirer plus de revenus.