
Ce dimanche 22 janvier 2023, Capital a demandé aux téléspectateurs de M6 de faire un sondage sur les poulets brésiliens, parmi les moins chers du monde. Un rapport qui a révélé des méthodes d’élevage désastreuses, mais aussi un mystérieux « ingrédient » de scandale. Twitter a grondé.
« Savons-nous vraiment ce que nous mangeons ? » Ce dimanche 22 janvier 2023, Capital a mis l’accent sur la sécurité alimentaire des consommateurs. A l’époque du premier rapport, le programme se concentrait sur les dérapages des industriels. Une dizaine de nouveaux produits sont rappelés chaque jour pour des raisons sanitaires. Et pour cause, certaines entreprises agroalimentaires envoient leurs produits en rayon avant même d’avoir attendu les résultats de leurs autotests, quitte à mettre les consommateurs en danger.
Dans un bol de mayonnaise, de brie à la salmonelle, etc., le potentiel de danger est élevé. Parmi les bactéries les plus redoutées par les fabricants et les consommateurs figurent la listeria, la salmonelle et l’Escherichia coli. En 2022, ce dernier a même causé la mort de deux enfants en France. Pourtant, tout n’est pas fait pour éviter ces drames, comme le notent les journalistes de l’émission.
En effet, rien ne garantit qu’un consommateur qui achète un produit contaminé sera averti à temps. Si quelques rares chaînes de distribution les contactent via leurs cartes de fidélité, beaucoup se contentent de retirer les produits encore en magasin et de poser des affiches d’information. Un journaliste de la caméra cachée, cependant, n’a pas tardé à relever les inquiétudes concernant les rappels affichés. Il a donc trouvé des affiches affichées (probablement intentionnellement) trop haut, derrière un extincteur, ou encore utilisant des termes trop techniques pour être compris par les clients. De plus, le numéro d’urgence indiqué ne débouche sur aucune prise en charge sérieuse…
“Nous voulons avoir une traçabilité sur tout ce que nous mangeons et contrôler”
Le deuxième rapport portait plus spécifiquement sur le secteur du poulet. Les Français en consomment 28 kg par an et par habitant. Mais ce qui est produit en France est de plus en plus ignoré… 52% de nos poulets consommés en France sont importés. Le Brésil fait partie des pays les plus compétitifs dans ce domaine. Dans ce pays, où chaque habitant consomme en moyenne 46 kg de poulet par an, les prix sont imbattables. Mais pour comprendre comment les prix pouvaient être si bas, des journalistes de la Capitale ont enquêté.
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Ils ont d’abord retrouvé Mercy for Animals, une ONG du sud du pays. Dans une ferme visitée par cette organisation avec une caméra cachée, ils ont trouvé 30 000 poulets de 35 jours s’épanouissant dans des conditions déplorables : un hangar sans litière de paille ni ventilation adéquate. Beaucoup d’entre eux avaient la peau irritée ou des plumes manquantes. Plus grands que d’habitude, certains ont eu du mal à se lever et ont passé du temps allongés. Pourquoi est-il tellement plus lourd que nos poules françaises ? C’est avec un autre éleveur de la région de Santa Catarina que Capital a enquêté.
Il a dévoilé, le visage flou, la composition de la ration alimentaire fournie par le fabricant JBS, qui lui achète ses poulets. Et parmi les ingrédients se trouve un vermifuge appelé maduramycine, ainsi qu’un antibiotique activateur de croissance, la flavomycine. Problème: si ce dernier est interdit en France depuis 2006, alors rien n’indique que les poulets brésiliens consommés en France n’en contiennent pas. En effet, le médicament ne figure pas sur la liste des substances recherchées lors du contrôle européen… Pire, même avec l’indication “origine UE”, rien ne garantit aux consommateurs français que leurs plats cuisinés ne contiennent pas de poulet brésilien. Des poulets brésiliens en transit à Rotterdam prennent mystérieusement la nationalité européenne…