«Convoi de la liberté» : des dommages «dévastateurs» à l’économie évités de peu

Le Canada a failli subir des impacts économiques irréversibles du « convoi de la liberté », selon Transport Le Canada, qui a révélé que les États-Unis commençaient à douter de la fiabilité de son voisin du nord en tant que partenaire commercial.

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On parle de milliards de dollars qui auraient pu être investis dans l’Ohio au Kentucky alors qu’ils auraient normalement été du côté ontarien», a déclaré mercredi le sous-ministre fédéral des Transports Michael Keenan, lors de la Commission d’enquête sur les mesures d’urgence.

Il a témoigné avec son collègue Christian Dea, directeur général de l’Unité d’analyse économique.

Des documents présentés montraient notamment que la fermeture du pont Ambassador avait coûté entre 45 et 161 millions par jour à l’économie canadienne lors du blocage devant cette infrastructure vitale pour le commerce entre le Canada et les États-Unis.

“prendre un certain temps”

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Mais ce qui n’a pas été calculé, c’est la perte de confiance des investisseurs qui avaient peur de l’instabilité à la frontière, a souligné M. Keenan, pour qui “il en faut peu” pour que cela ait des effets “dévastateurs” sur l’économie canadienne.

“Parce qu’il y a eu aussi des blocages ferroviaires en 2020, nous avons vu qu’il y a des doutes croissants quant à savoir si le Canada est un partenaire commercial fiable et si les corridors commerciaux resteront ouverts”, a-t-il dit, alors qu’il parlait principalement des entreprises américaines.

Cela a créé “un niveau d’anxiété très élevé” dans différentes industries canadiennes, dont le transport et l’automobile, qui recevaient des appels des gouverneurs du Michigan et de Washington, a déclaré M. Keenan.

Les protestations du convoi sont survenues au “pire moment”, a-t-il dit, alors que d’importantes décisions d’investissement étaient sur le point d’être prises, notamment pour des usines de fabrication d’automobiles en Ontario.

« Le Canada a quand même réussi à attirer des milliards d’investissements au cours des mois suivants. Si les protestations avaient duré plus longtemps ou s’étaient répétées, ces investissements n’auraient peut-être pas vu le jour.”

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Remorquage “impossible”

Les témoins de Transports Canada ont également été interrogés sur les options envisagées pour le remorquage des camions immobilisés du convoi.

M. Keenan a déclaré que le ministère et les forces de police étaient à bout de nerfs lorsque les entreprises ont refusé d’être embauchées pour retirer les camions des manifestations.

“Après avoir travaillé dessus pendant 10 jours, c’était un problème impossible à résoudre avec les outils dont nous disposions”, a-t-il déclaré.

Les mesures d’urgence étaient nécessaires pour cet aspect selon lui car elles permettaient d’obliger les entreprises de remorquage à collaborer.

Coïncidence étrange

Plus tôt dans la journée, c’était au tour de l’ancien président de l’Agence des services frontaliers (AFSC) John Ossowski de témoigner. Ce dernier a dû s’expliquer sur une étrange coïncidence retrouvée dans des documents de l’agence qu’il dirigeait.

Durant les premières semaines des manifestations, malgré le fait que les blocages aux passages frontaliers se multipliaient à travers le pays, l’ASFC a indiqué dans ses rapports quotidiens que le niveau de menace aux frontières était “faible”.

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“Mais cette fois, il y a une augmentation”, a fait remarquer le procureur de la commission, Gord Cameron, à propos du rapport du 14 février.

Depuis cette date, on peut lire dans les rapports qui sont produits deux fois par jour que les manifestations causent « un impact opérationnel important susceptible de menacer la sécurité économique et la prospérité du Canada ».

Or, c’est précisément à cette date que le gouvernement de Justin Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence en utilisant un langage qui est « le même » que cette augmentation des signalements pour parler des impacts sur le pays.

C’est un pur hasard, a assuré Me Ossowski lors de son témoignage, en réponse aux doutes soulevés par l’avocat Cameron.

“Le directeur général du centre opérationnel frontalier a décidé de son propre chef d’ajouter ce […], a déclaré M. Ossowski. Je veux qu’il soit clair que je suis heureux qu’ils aient fait cela et en aucun cas je ne crois que c’était pour justifier la Loi sur les mesures d’urgence. »



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