critique coke en slop sur Amazon

COCA, QUI SOMMES-NOUS ?

Le cinéma français a certes une diversité et une vitalité remarquables, mais il réserve un sort peu enviable aux réalisateurs qui s’aventurent dans les polars spectaculaires, les genres hybrides ou les films d’action. Les bifurcations professionnelles de Florent Emilio-Siri, Jan Koonen ou encore Fred Kawai ont plus ou moins dû se former côté comédie industrielle pour pouvoir tourner. Ohlivier Marchal a suivi un parcours paradoxal, à la fois semblable et contradictoire.

Surdosage.  photo de Sofia EssaidiNuit verte

Lui, qui était autrefois l’ambassadeur d’un possible renouveau du thriller hexagonal, a également fait appel. radioactivité humorale. Mais personne n’a jugé bon de le prévenir. En effet, si son connard involontaire avait fini du Bronx, son film précédent, des solides de premier ordre flotteraient encore à la surface du nectar Marchalien. Rien de tel ici, une histoire qui abandonne toute complication apparente au profit d’une poursuite menée par une galerie de fanatiques qui personnifie avec brio l’idée d’œdème cérébral.

Le metteur en scène, dont les œuvres, reconnaissables entre mille, forment un corpus unique dans la production française, on ne s’en souvient pas souvent, achève ici la fluidification de son premier style, l’amenant à un nouvel environnement. Une forme d’art dont les codes sont encore invalides, mais que Marshall est vidé d’huile par la fureur de la passion. Photographie, découpage, montage, gestion de l’espace, mixage, musique, rythme, autant de notions qui n’ont plus d’actualité dans ce nouvel espace ont été emportées sous nos yeux.

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Surdosage.  photo, Cool Shen, Sofia EssaidiC’est un Shen cool

UNE MISSION D’AMOUR

Bienvenue dans un monde habité par de vrais hommes, où le matin nous aspergeons nos poils mal rasés d’huiles essentielles des gonades du bison grignotant le ventre d’une femme nouvellement gémissante. Un monde sans restrictions ni barrières, où quand vous ne vous tirez pas dessus, vous vous tranchez la gorge à moins d’être occupé à faire trébucher un client du restaurant trop bruyant. Terra incognita, où les bandits forniquent comme des chiens de ferraille par une nuit sans lunequand des flics solitaires rentrent leurs cheveux dans la douce dureté d’une chambre d’hôtel bleutée, où l’écume blanche du désir se mêle au courant grinçant de ressorts plus tordus qu’un chèque d’impôt.

Surdosage.  imageOn ne fait pas ça avec Jean-Michel Grosecou

Là, la poésie explose en d’élégantes bulles de musc, perçant le mur du cul à la vitesse de la lumière. Ici les femmes sont toujours seules ou pas assez. Parfois flics et prudes, ils sont plus souvent Criminel et chaud, comme des fugas collés au réacteur d’un Rafale, comme en témoignent les deux séquences les plus drôles du film. La malheureuse Naima Rodrik y interprète un mode de vie, tentant (avec un certain succès) d’attirer la police dans des pièges terrifiants avec son vagin, dans des passages où la caméra semble rire.

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Mais c’est une des grâces de l’art nouveau, qui découle du geste d’Olivier Marshall ; nous ne sommes pas encore en mesure de le limiter complètement. Certes, on pourrait lister chacune de ses folies, mais cette liste à la Prévert arriverait-elle même à toucher (et ce ne serait que l’organe pertinent) la dimension hallucinogène du projet ? Evidemment, la tentation est grande de s’attarder sur ces dialogues qui espèrent couler. le vrai méfait des nanas aux gros portefeuillesmais plutôt de semer la pagaille après un repas qui s’est soldé par un pari perdant.

Surdosage.  photo d'Alberto AmmanSergi Lopez est très en colère

UNE DOSE D’AMOUR

Il serait facile de pointer du doigt le supposé snobisme avec lequel ces grands débordements polaires sont reçus par la critique forcément parisienne et élitiste. Ce serait oubliable le seul élément véritablement réussi de cette Surdosageest son antiparisianisme rafraîchissant. En effet, nous suivons l’inspecteur Kalimerupets, un scientifique aisé de la capitale qui est profondément affecté par le meurtre barbare de deux pauvres adolescents. Afin de résoudre cette sombre affaire et de lui redonner le sourire, il entreprendra simultanément de s’allier à une enquête toulousaine basée sur Go Fast et de mettre le doigt sur les cheveux d’un partenaire compétent.

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Non seulement sa première enquête est beaucoup plus excitante que la pitoyable chasse au trafic menée par Sergi López envoyé avec le spectaculaire I Don’t Care, mais le schéma avec lequel l’intrigue prend soin. découvrez l’enquêteur parisien, des vannes aux coups de boule, est aussi transparent que révélateur de régression. Il faut dire que peu de nanars parviendraient à faire entrer l’ancien talk-show DJ Philip Corti des années 90 par un trafiquant maniaque qui casse la gueule des poulets.

Surdosage.  photo d'Asad Bouab« Où sont passés ces voleurs de charisme ? »

Parce que c’est à cela que nous avons affaire. Cette histoire caricaturale, en tout point intéressante, caractérisée à la volée et prise de vue, marque pourtant l’entrée de son réalisateur dans le cercle restreint des vrais maîtres de l’espace Nanar. Voici comment obtenir ce cadeau du ciel, où des hordes de mecs s’alignent pour bourrer les “mamans” de couilles avant d’énerver les “salopes”. C’est stupide. Il est gras. Mais c’est assez drôle. Curiosité suprême de ce beau bubon, Sophia Essaidi.

L’actrice le maîtrise miraculeusement, comme si les actes historiques environnants lui inspiraient une forme de transcendance. Symboliquement, c’est à ses côtés que le public traverse cette fusillade, où le danger de paralysie est plus fort que le plomb.

Surdosage : affiche



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