
Selon les chiffres de l’entreprise publiés jeudi 12 janvier, la production d’électricité d’origine nucléaire a diminué de 22,7 % par rapport à 2021.
SourceAFP

© Franck Dubray / MAXPPP / PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP
Publié le
LLa production d’électricité d’EDF a été historiquement faible en 2022 en raison de l’indisponibilité de nombreux réacteurs nucléaires en maintenance ou en réparation, et de la sécheresse provoquant une baisse de la production hydroélectrique, selon les chiffres publiés jeudi 12 janvier. La production du parc nucléaire est tombée à 279 TWh, soit une baisse de 22,7% par rapport à 2021 “en raison d’une moindre disponibilité du parc nucléaire due principalement à l’examen et aux réparations des circuits touchés par la corrosion sous contrainte”, a précisé l’entreprise majoritaire du État français.
La production hydraulique d’EDF a diminué dans les mêmes proportions à 32,4 TWh (-22,4 % par rapport à 2021) en 2022, l’année la plus chaude jamais enregistrée en France qui a asséché les barrages. “C’est historiquement bas”, a commenté Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Columbus Consulting. Cette année difficile pour EDF a d’abord été liée aux difficultés sans précédent du parc nucléaire, rattrapé par des opérations de maintenance, qui avaient été retardées pendant la période Covid-19 et qui se sont prolongées.
La situation a été aggravée par la corrosion constatée fin 2021 sur des tronçons de canalisations cruciaux pour la sécurité des centrales, qui nécessitent de longues réparations. La disponibilité du parc nucléaire français est ainsi tombée à un peu moins de 35% de la capacité installée en août, selon les données EDF analysées par l’Agence France-Presse.
A LIRE AUSSIMarché européen de l’électricité : la France se prépare au conflit
Jusqu’à 10 réacteurs sont arrêtés avant Noël pour économiser de l’argent
Le conflit social pour les augmentations salariales à l’automne a également coûté à l’entreprise la perte de 4 TWh de production nucléaire, selon une estimation communiquée début novembre par EDF. “EDF a perdu des volumes de production lors des grèves d’automne et du fait de la modulation” de la production nucléaire en fin d’année, en raison de la météo, a indiqué un porte-parole de l’entreprise. . Jusqu’à 10 réacteurs ont été arrêtés avant Noël pour économiser du carburant, en raison de températures douces qui ont entraîné une baisse de la consommation, selon l’entreprise.
L’année 2023 a recommencé sous de meilleurs auspices. Début janvier, plus des deux tiers de l’énergie installée dans le parc nucléaire français sont à nouveau disponibles : 44 réacteurs sont en fonctionnement et seulement 12 ont été arrêtés jeudi. “Le parc nucléaire est capable de fournir près de 45 GW d’énergie électrique au réseau national” et “l’énergie disponible va continuer à augmenter jusqu’à fin janvier”, indique EDF. L’entreprise, dont la dette devrait dépasser les 60 milliards d’euros, doit publier ses résultats financiers annuels le 17 février.
A LIRE AUSSIFrance-Allemagne : l’impératif de dépasser les intérêts cyniques