
Installé sur 2,7 hectares sur l’aire de Lumunoc’h à Briec-de-l’Odet, soit 5 000 m2 de surface de tri supplémentaire au cours de l’année écoulée, le centre Paprec, dédié aux entreprises, sélectionne chaque année 24 500 t de déchets triviaux. Déchets collectés grâce à l’installation de bennes dans les entreprises ou collectivités du Finistère et du quartier du Lbihan dans le Morbihan ayant signé un contrat avec l’entreprise. De la grande benne de 35 m3 déposée par un camion à la modeste poubelle.

Affiner davantage le tri
L’augmentation des volumes a été notable au cours des dernières années. Pas seulement parce que la brigade commerciale du centre Briécois, qui compte 25 salariés, est passée à la vitesse supérieure. Certes, l’activité économique s’est développée dans le secteur, mais il s’agit surtout des obligations légales imposées aux entreprises, comme le décret « tri 7 flux ». “Cela oblige désormais les entreprises à revaloriser la matière”, commente Vincent Gourtay, directeur de l’agence Briec depuis avril 2020.
En scrutant les écrans vidéo qui reproduisent les mouvements des camions sur le vaste quai, le responsable précise : « Il faut trier plus finement les volumes et retrouver les petits tonnages de déchets. Nous avons donc construit huit cellules supplémentaires”. Chez Paprec, « une tonne de déchets en est une tonne en sortie ».

“Trois heures trois, cinq à six aujourd’hui”
Ainsi, comme tout autre collecteur, meilleur est le tri, plus il rapporte d’argent : moins d’interventions et moins de rejets des filières de traitement auxquelles sont revendues les matières valorisables. “Il y a dix ans, il n’y avait que trois bennes séparées pour la collecte, aujourd’hui il y en a cinq à six”. Vincent Gourtay pense que les entreprises sont à l’écoute. “Il y a eu un vrai changement il y a quatre ou cinq ans. Il y a les effets coercitifs de la réglementation. Mais aussi et surtout l’effet sur la notoriété de l’entreprise et le jugement des salariés eux-mêmes”, analyse le dirigeant.
En termes simples, la première option distingue tout ce qui est métal, carton-papier, plastique et bois. Chacun de ces grands groupes est encore subdivisé, parfois en une dizaine de sous-familles, comme pour les plastiques.

Un tiers enterré ou incinéré
Environ 16 300 t de déchets collectés à Briec sont recyclés dans des filières très opérationnelles et juteuses, selon le parcours des matières. Mais entre 8 000 et 8 500 t de déchets sélectionnés ici sont encore brûlés ou enfouis : soit un tiers, selon les chiffres fournis par Paprec.

L’enjeu financier est donc de pouvoir basculer progressivement ce tiers vers le recyclage. Alors Paprec pousse les feux en entrant dans les entreprises pour proposer des vérifications : “On veut faire comprendre, on fait en sorte que l’entreprise se donne les moyens de la mettre en oeuvre, notamment en faisant passer le message aux salariés”. .
Le groupe Paprec en trois lieux familiers
Le groupe est né en 1994, sous l’impulsion de Jean-Luc Petithuguenin, d’une entreprise basée à La Courneuve (93), spécialiste du recyclage des déchets papiers et qui employait alors 40 personnes.
Le groupe familial compte aujourd’hui 12 500 collaborateurs dans dix pays, 300 sites dont environ 280 en France.
Paprec réalise un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros et se revendique co-numéro deux de la gestion des déchets et numéro trois de la valorisation énergétique.