
Programmateurs et producteurs de spectacles européens affluent à la FrancoFête à la recherche d’authenticité, d’une identité musicale forte et d’une couleur différente de ce qu’ils font déjà en France ou en Suisse. Cinq artistes acadiens ont interprété de courts extraits de concerts destinés spécifiquement aux délégués internationaux.
“Ce que je recherche, c’est l’authenticité, ce qui ne veut pas nécessairement dire tradition ou poussière. Ensuite, des compétences en écriture, en expression, en langage, en jeu de guitare. Si nous parlons de tels réseaux, cela ressemble beaucoup à des chansons comme nous imaginons en Europe, qui apporte des couleurs différentes, plus folk, l’Amérique du Nord”, a déclaré l’agent de spectacle et programmateur suisse Ulrich Schuy.
Dans une ambiance conviviale, acoustique et raffinée, Caroline Savoy, Joey Robin Hachie, Danny Boudreau, Shawn Ferguson et Emily Landry ont offert aux délégués des micro-vitrines de deux chansons, en solo ou en duo. Si chaque année, la FrancoFête propose une sélection acadienne tournée vers les ingrédients internationaux, cette fois, le format de l’export du café du jeudi matin était un peu différent. C’est un concept emprunté à l’East Coast Music Association appelé Two for the Show, explique Jean Soret, directeur de MusicNB.
“C’est vraiment le but, ils peuvent parler directement aux délégués. Cela permet aux artistes de montrer ce qu’ils savent faire dans un format plus petit. Parfois, c’est amusant pour un diffuseur de savoir si un artiste fait une exposition solo ou peut le faire dans n’importe quel autre format. .
Une réunion
Ulrich Schuwey est un habitué de la FrancoFête puisqu’il y vient depuis dix ans.
“Ce sont des artistes que nous connaissons tous. Nous sommes heureux de les revoir. Je pense que même pour les délégués qui les découvrent pour la première fois, c’est une façon assez légère et agile de revoir. J’ai senti que la lumière La formule peut être bien utilisée pour la découverte et peut être intéressant pour les premières visites.
Après ces deux années d’absence, il est très heureux d’être de retour en personne à Dieppe. Tout comme son homologue Carl Auchette, un producteur de la région des Alpes françaises, il fait tourner des artistes acadiens sur son territoire.
L’agent admet que l’incertitude de ces deux années l’a fait se remettre en question. Malgré tout, il a choisi de retourner au travail en se disant qu’il ne pouvait pas abandonner tout ce qu’il avait construit au cours des dix dernières années pour promouvoir la culture acadienne en Suisse.
« Je sentais que c’était dommage de le laisser mourir et de ne pas recommencer, d’autant plus que je commençais à comprendre que cette aide et ce pont entre l’Acadie et la Suisse étaient vraiment nécessaires. »
Carl Ouchet est le producteur du guitariste Sean Ferguson depuis sept ans. Il n’était pas venu à la FrancoFête depuis 2018.
“Je suis très content parce que j’ai besoin de contact, j’ai besoin de virtuel, ça ne fait pas les choses, ça garde un peu la relation, mais le fait d’être en contact direct avec les gens ici est une grande joie. J’adore ça . Je ne manquerais ça pour rien au monde.”
Il veut établir des liens solides avec l’Acadie et introduire cette culture en France. Carl Ouchet souligne que de nombreux projets sont dans son viseur. Il en profitera également pour présenter Les Enfrancophones, le projet d’éducation artistique qu’il a fondé avec Sean Ferguson.
“Ce type de réseau, largement méconnu, est pourtant très intéressant pour ancrer un artiste dans un territoire et développer un public.”

Emilie Landry sur la scène du Café Export à la FrancoFête. – Nouvelle Acadie : Sylvie Mousseau
Espoir mitigé
Sans dévoiler de nouveaux coups de cœur depuis le début des festivals, ils notent tout de même une belle évolution dans la qualité des projets musicaux qui leur sont présentés.
Il pense que cela augure bien pour l’avenir, même si le marché du divertissement en Europe connaît des bouleversements.
“En France, en ce moment, le marché est un peu désorganisé car il y a une pandémie et des reports. Il y a des festivals qui ont disparu et d’autres qui sont venus. On pense que tout recommence”, a expliqué Carl Ouchet.
Il exprime ses inquiétudes face à la crise énergétique et à la fréquentation des salles de spectacles.
“Il y a des salles qui sont obligées d’économiser de l’énergie. Après, il y a actuellement un travail important à faire pour faire revenir le public au niveau du festival et du cinéma, mais je pense que le marché se redresse et que les opportunités reviennent.
Un hiver en Suisse s’annonce rude, pointe Ulrich Schuy un peu moins optimiste. Selon lui, on craint des dommages dus à l’inflation. Avec toutes les hausses de frais, cela peut avoir un impact à la fois sur Turners et sur le portefeuille du public. Ainsi, les programmateurs peuvent être enclins à faire venir des artistes étrangers.
Mais tout n’est pas noir. Carl Ocht ajoute que le réseau des petites salles, très fort et diversifié en France, représente une belle opportunité pour les artistes d’Acadie.
En tournée en 2023
Sean Ferguson reviendra en Europe en 2023 pour une tournée d’un mois en France. Le marché international est une priorité pour le guitariste-chanteur qui a présenté en avant-première son prochain album. Un projet qui mêle musique instrumentale et chant.
“Je chante en français et en anglais, mais pour moi ma langue d’origine c’est la musique, ça m’ouvre des portes à l’international. Ça peut aller n’importe où”, a déclaré le musicien.