

LIONEL BONAVENTURE / AFP
L’humoriste Guillaume Meurice, photographié ici en avril 2017, à Paris, a trouvé où il pourrait publier son nouveau livre, bloqué par Editis, la maison d’édition appartenant à Vincent Bolloré.
LIVRES – Coup de tonnerre. Plusieurs mois après la décision d’Editis, groupe d’édition contrôlé par Vincent Bolloré, de ne pas publier le nouveau livre de l’humoriste Guillaume Meurice, écrit en collaboration avec l’auteur Nathalie Gendrot, Télérama a révélé aujourd’hui lundi 12 décembre qu’une issue a été trouvée.
Et c’est aux éditions Flammarion que le livre, intitulé La fin de l’histoire : 201 expressions pour épater la galerie, nous verrons enfin le jour, en mars 2023, apprendra-t-on dans les colonnes de la semaine culturelle. Information confirmée par la maison d’édition à HuffPost.
En septembre dernier, quelques semaines avant la date de sortie initiale, les éditions Le Robert, propriété du groupe Editis, avaient suspendu la publication du livre en raison de problèmes juridiques. Lors de l’examen du texte par le service juridique, il avait pointé quinze passages problématiques, dont sept à haut risque de poursuites judiciaires pour diffamation ou injure.
Comme indiqué précédemment Le monde, l’une de ces passes visait Vincent Bolloré, cible régulière des piques de Guillaume Meurice sur les ondes de France Inter, une information confirmée par la suite par Editis. Et les six autres sont de grandes entreprises connues pour leur attention à l’image de marque. Louboutin en fait partie.
Guillaume Meurice ayant refusé de les modifier, Editis a décidé de ne pas les publier. ” Cela signifie que d’un trait de plume, un homme pourrait décider de ne pas publier un livre qu’il n’aime pas.dénonce l’auteur dans Télérama. Le message envoyé aux auteurs est assez terrible : restez pour vous ou votre livre ne sera pas publié. »
Editis poursuivi en justice
Le blocage d’Editis a soulevé beaucoup d’inquiétudes, jusque dans les rangs du ministère de la Culture, sa locataire Rima Abdul-Malak après cela, lors d’un entretien avec Tous les joursfait état d’un danger pour la liberté d’expression.
Et ce, dans un contexte où la mainmise de Vincent Bolloré sur le secteur de l’édition sème la panique depuis le début de l’année 2022. En novembre, la Commission européenne a ouvert ” enquête approfondie » sur le projet de rachat du groupe de médias Lagardère, propriétaire d’Hachette, par Vivendi.
Une situation qui n’est pas sans plaire à Flammarion, qui assure à son tour protéger ses auteurs. « Chez nous, c’est possible, c’est un message qu’on veut faire passer à tous les auteurs », précise la maison d’édition, toujours en Télérama.
De leur côté, Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot, à qui Editis a rendu leurs droits d’auteur, ne comptent pas s’arrêter là. Ils ont annoncé qu’ils allaient poursuivre le groupe en justice pour rupture de contrat sans respecter la loi.
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