

Crédit photo : Fotolia
Alors que le pouvoir d’achat de l’immobilier résidentiel s’amenuise, le pouvoir locatif atteint de nouveaux sommets. Cependant, la tendance pourrait bientôt s’inverser. Explications.
Le pouvoir d’embauche atteint un niveau record
Le pouvoir locatif correspond au nombre de m² qu’une famille peut s’offrir, à revenus égaux.
Le pouvoir d’achat d’un bien immobilier est calculé en divisant la capacité d’emprunt des ménages par le prix de vente moyen.
Selon SeLoger, alors que le pouvoir d’achat immobilier des Français se réduit sous l’effet conjugué des prix de l’immobilier qui atteignent des niveaux très élevés dans de nombreuses villes et des taux de crédit qui remontent à nouveau, le pouvoir d’embauche des Français, il a jamais été aussi constant depuis le début de ce siècle. En effet, de l’analyse réalisée par SeLoger il ressort que la puissance du loyer, qui dépend des revenus perçus mais aussi du niveau des loyers, profite actuellement aux locataires. La surface locative en 2022 atteint ainsi un niveau record.
Le pouvoir locatif moyen d’une maison française est de 77 m²
Ainsi, l’étude montre que le pouvoir locatif moyen d’une maison française a atteint son plus haut niveau depuis 2001 avec 77 m². Il est en augmentation continue depuis 2014, date à laquelle la puissance locative était de 68 m². Cela représente une augmentation de la capacité locative de 12,2 %.
Parmi les 50 plus grandes villes de France, c’est à Bourges, Le Mans ou Quimper qu’une famille peut louer (à louer sans meubles), à revenu égal, le plus grand nombre de mètres carrés, avec respectivement 84 m², 85 m² et 93 m². . . A l’inverse, Roubaix (avec 36 m²), Paris (avec 46 m²) et Nice (avec 50 m²) sont les trois villes au pouvoir locatif le plus faible.
Les revenus augmentent plus vite que les loyers
Comment expliquer cette dynamique du pouvoir locatif alors que le pouvoir d’achat de l’immobilier est à mi-pôle ? L’explication réside dans le taux d’augmentation des loyers et des revenus. En effet, les revenus français augmentent plus vite (+18%) que les loyers (+5,1%), maintenus par l’IRL (Indice de Référence des Locatifs). Cet indice, publié par l’Insee, n’a augmenté que de 3,49 % entre le troisième trimestre 2022 et le troisième trimestre 2021.
Cependant, la tendance pourrait bientôt s’inverser en raison de la nouvelle loi Climat et Résilience qui prévoit que les logements dont le DPE (diagnostic de performance énergétique) est classé G deviendront impropres à la location en 2025 et ceux classés F en 2028. rénovation, les 1,6 million de maisons classées F ou G louées dans le secteur privé ne peuvent plus être louées. Cela provoque un boom de la vente de filtres à énergie et la raréfaction des biens proposés à la location.
Ainsi, “le pouvoir locatif moyen a connu une évolution beaucoup moins forte depuis un an (+0,8%) et stagné autour de 77 m². Est-ce le signe d’un changement de dynamique ? Le pouvoir locatif pourrait-il diminuer, entraînant une réduction du nombre de m² que les Français peuvent demander ? Il est trop tôt pour le dire », explique Barbara Castillo Rico, responsable des études économiques chez SeLoger.