
L’autorité demande à Twitter de lui déclarer d’ici le 24 novembre quels sont les “moyens humains et technologiques” dédiés à la lutte contre les mauvaises informations.
La situation sur Twitter s’agiteprofonde préoccupationà Arcom (ex-CSA). Le régulateur français a envoyé vendredi un courrier, consulté par le Figaro, au siège européen du réseau social. Depuis son acquisition fin octobre par Elon Musk, Twitter a vu ses effectifs mondiaux passer de 7 500 à un peu plus de 2 500 employés. Le nombre de prestataires a été réduit de 75% sur ordre du nouvel actionnaire. Un volume inconnu de ces sous-traitants a travaillé sur la modération quotidienne de la plateforme.
“Arcom souhaite exprimer sa profonde inquiétude quant aux conséquences directes de telles décisions sur la capacité de Twitter à maintenir un environnement sûr pour les utilisateurs de son service.“, écrit le régulateur. “Twitter est l’une des plateformes les plus utilisées en France. En tant que tel, il soulève des questions systémiques concernant la sincérité du débat démocratique et la protection du public.»
Lire aussiElon Musk fait des ravages sur Twitter
Twitter est réglementé par Arcom en vertu de la loi de 2018 sur la manipulation d’informations en ligne. Le réseau social a un devoir de coopération et de transparence sur les moyens mis en jeu dans sa modération. C’est pourquoi l’autorité demande au réseau social de “confirmer“jusqu’au jeudi 24 novembre soit”capable de remplir les obligations imposées par la loi“, et je lui dis”des moyens humains et technologiques dédiés au respect de ces obligations“, en particulier pour “assurer efficacement la modération des contenus et pratiques illicites“tout dedans”garantir la liberté d’expression.»
VOIR ÉGALEMENT – Damien Viel quitte la direction générale de Twitter France
Conformité à la loi sur les services numériques
Plus largement, Arcom veut savoir si Twitter s’en mêlera.pleinement et complètement dans la mise en œuvre de la loi sur les services numériques». Cet acte européen, entré en vigueur la semaine dernière, impose aux plateformes numériques des obligations de moyens et de transparence, notamment dans la modération des contenus dans toutes les langues de l’Union européenne.
Les services en ligne les plus importants ont jusqu’à cet été pour se conformer aux règles bruxelloises. S’ils ne s’y conforment pas, ils risquent une amende pouvant aller jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires annuel dans le monde.
Lire aussiModération, licenciement, publicité… Que deviendra Twitter sous le règne d’Elon Musk ?
Les régulateurs européens ont perdu un certain nombre de leurs contacts sur Twitter. Le chef du bureau de représentation du réseau social à Bruxelles a quitté le poste il y a dix jours. Dimanche, le directeur général de Twitter France a annoncé son départ. Les bureaux irlandais, qui sont le siège des opérations de Twitter en Europe mais aussi des services de modération pour le continent, perdraient la moitié de leurs employés.
VOIR ÉGALEMENT – Twitter : la direction s’engage à licencier la moitié de ses effectifs