Je veux créer mon entreprise, mais comment m’y prendre ?

Les entrepreneurs qui veulent “se lancer” sont inondés d’informations sur la façon d’avoir le meilleur outil de gestion de projet, les derniers logiciels avancés pour l’optimisation du temps de travail ou encore la gestion du personnel.

Mais enfin, qu’est-ce qu’une entreprise et comment se constitue-t-elle concrètement ?

Personne physique, personne morale, SPRL

Conformément à l’article 1.1. du Code des sociétés et des associations, une société est constituée par un acte juridique par lequel une ou plusieurs personnes, les associés, apportent un apport. La société possède des actifs et a pour objet l’exercice d’une ou plusieurs activités déterminées. Parmi les objectifs de l’entreprise figure la distribution d’avantages patrimoniaux directs ou indirects à ses associés. Pour créer une entreprise, il s’agit donc d’un acte juridique, d’une ou plusieurs personnes – associés – et d’un apport.

Selon le SPF Economie, pour créer votre entreprise, vous devez suivre une série d’étapes – non exhaustives – dont le choix du statut juridique : personne physique ou morale, et dans ce cas, il vous restera encore à faire le choix. . le type de société (anonyme, à responsabilité limitée, coopérative, etc.).

Si l’on choisit une société, par exemple une SRL, il faut établir un acte constitutif établi par un notaire et accompagné d’un plan financier. Le plan financier oblige les fondateurs à indiquer concrètement les perspectives de l’entreprise à constituer. Il n’est donc pas question d’établir un plan financier purement théorique au risque d’engager la responsabilité des fondateurs.

Depuis l’introduction du Code des Sociétés et des Associations, il n’est plus question de capital minimum. Les fondateurs doivent s’assurer que la société dispose d’un capital initial suffisant compte tenu de l’activité envisagée.

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L’acte constitutif, une fois rédigé, doit être déposé au registre du Tribunal des Sociétés (dans le ressort duquel la société a son siège social) puis publié au Moniteur Belge et pouvoir être consulté au départ. de recherche dans la Banque Carrefour des Entreprises, véritable mine d’informations.

La société doit bien sûr être enregistrée auprès de la BCE et auprès des autorités fiscales (affiliation via un numéro de TVA). En pratique, l’entreprise devra également être affiliée à une caisse d’assurances sociales et à un secrétariat social. Enfin, si l’entreprise exploite le personnel, elle devra faire appel à un secrétariat social.

Précautions et passion

A cela, il faut aussi ajouter deux ingrédients principaux pour la création de l’entreprise, à savoir :

– Assistance privilégiée de professionnels comptables, juridiques et commerciaux.

On oublie souvent de rappeler à ceux qui souhaitent se lancer en premier de faire appel à des professionnels compétents et disponibles. Cela passe par un notaire, avocat, juriste, comptable, secrétariat social et ce, durant toutes les étapes de la vie de l’entreprise. Tant en période de prospérité qu’en période de difficultés, les administrateurs doivent pouvoir bénéficier de conseils utiles afin d’avoir une gestion administrative, comptable et fiscale optimale. Dans le traitement des dossiers, notamment en matière de faillites, le constat est souvent le suivant : les administrateurs n’ont pas été bien conseillés.

– Le premier exemple, la société créée par deux amis : tous deux administrateurs nommés et chacun détenteur de 50 des 100 actions de la société. L’entreprise fait beaucoup de profit, l’un des administrateurs a besoin de liquidités rapidement, l’autre préfère investir. Le conflit surgit. À cause du partage 50/50, la société est complètement paralysée. Les conflits sont atténués… Conseil : créer une entreprise c’est comme un contrat de mariage, il faut prévoir le pire pour envisager le meilleur.

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– Deuxième exemple : un couple décide d’ouvrir un bar. C’est leur projet de vie. Ils n’ont aucune connaissance de la gestion comptable – administrative ou fiscale. Ils choisissent un comptable mais ne soumettent pas les documents de l’entreprise et pour cause, ils confondent le patrimoine de l’entreprise avec leur patrimoine personnel. Aucun compte n’a été tenu. La crise sanitaire a mis fin à l’activité de l’entreprise. Les administrateurs décident de consulter un avocat qui leur conseille de déclarer faillite.

– Dernier exemple : l’entreprise déclarée en faillite exploitait un snack-bar. Les fonds propres de la société étaient négatifs. Selon l’ancien article 332 du Code des sociétés (devenu article 5 : 153 du Code des sociétés et des associations), il appartient aux administrateurs de convoquer une assemblée générale et d’établir sur celle-ci un rapport spécial – exercice de l’activité. Tout d’abord, le rapport doit être joint à la déclaration d’impôt – bien trop souvent en pratique – ce n’est pas le cas. Deuxièmement, le rapport ne devrait pas se limiter à prescrire de “simples” suggestions. L’obligation d’établir le constat résulte de la gravité de la situation et il convient de définir les moyens d’en sortir, ce qui devrait permettre à l’assemblée générale de croire en l’avenir dans une perspective réaliste d’un an. Dans ce cas, les administrateurs ont proposé d’augmenter les heures d’ouverture du snack-bar. Un tel rapport est insuffisant.

Le recours à des tiers professionnels doit donc se traduire pour les administrateurs dans tous les actes et/ou passages importants de la société.

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– d’autre part, et c’est l’essence même de l’activité en société, il faut être animé par la volonté de performance.

Soyez de bon conseil

Il ne suffit pas d’avoir la bonne idée ou le bon concept, il faut avoir la volonté et la capacité de le réaliser. Il faut garder à l’esprit qu’il existe différentes responsabilités (civiles et pénales) qui pèsent sur les épaules des administrateurs. Lors des descentes en faillite, les administrateurs que nous rencontrons répondent souvent : « je ne savais pas » ou « je ne savais pas ». Le simple fait de ne pas savoir peut, pour les chefs d’entreprise, être le résultat d’une mauvaise gestion. Créer une entreprise est un vrai projet qui demande un investissement personnel et un engagement permanent.

Pour conclure, je cite un juge consulaire qui, lors d’une audience, avait pointé du doigt l’avocat de l’ancien directeur de la société en faillite – et je ne l’oublierai jamais -“quand on joue dans la cour des grands, on assume les règles des grands ! “

* Le titre original de cette publication est : Clés de réflexion sur la création d’entreprise(s)

Qui suis-je Sophie Vanhomwegen

Sophie Vanhomwegen est avocate au Barreau de Bruxelles depuis 2013. Elle est associée chez DECHAMPS&Associés où elle intervient principalement en matière de droit de l’insolvabilité. Elle est également médiatrice de dettes auprès du Tribunal du travail francophone de Bruxelles.

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Cette série est un partenariat entre La Libre et l’Ordre des Avocats Français de Bruxelles.

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