

Alors que la Chine fait face à une flambée de contaminations après avoir abandonné sa politique zéro-Covid, son président, Xi Jinping, a ordonné, lundi 26 décembre, de “construire un bâton” contre le virus pour[al“protéger” il vit en Chine.
Depuis le début de la pandémie en 2020, la Chine a imposé des mesures strictes qui ont épargné les personnes les plus à risque et les moins vaccinées. Le gouvernement a mis fin à cette politique et à la plupart des restrictions le 7 décembre, qui avaient alimenté l’exaspération croissante de la population et affecté considérablement l’économie du pays. Dernier épisode en date, ce lundi : l’annonce par le ministère de la Santé de la fin de la quarantaine obligatoire à l’arrivée dans le pays à partir du 8 janvier. Seul un test négatif de moins de 48 heures sera désormais requis pour entrer sur le territoire chinois.
Cependant, la réduction des mesures au début du mois a déjà des conséquences. Le virus se propage à grande vitesse et le nombre de cas explose, faisant craindre une forte mortalité chez les personnes âgées, particulièrement vulnérables. De nombreux crématoires ont signalé un afflux inhabituellement élevé de corps à incinérer ces derniers jours. Cette situation est largement ignorée par les médias chinois. Les hôpitaux sont également débordés et les médicaments contre la grippe sont plus difficiles à trouver en pharmacie.
“La prévention et le contrôle du Covid-19 en Chine font face à une nouvelle situation”, a déclaré lundi Xi Jinping, cité par la télévision d’Etat CCTV. Il s’agit du premier commentaire public de l’homme fort de Pékin depuis l’abandon inattendu de la plupart des mesures sanitaires. “Nous devons avoir une campagne de santé patriotique plus ciblée (…) et construire un mur solide contre l’épidémie”a ordonné Xi Jinping, sans plus de détails.
Un million de personnes menacées
Cette levée des restrictions pourrait entraîner la mort d’environ un million de personnes dans les mois à venir, selon les estimations de plusieurs études occidentales. La Chine a annoncé dimanche qu’elle ne publierait plus de statistiques sur le Covid-19. Ils ont été fortement critiqués en raison de leur décalage total avec la vague épidémique actuelle qui frappe le pays.
Auparavant, les tests PCR quasi obligatoires permettaient de suivre de manière fiable l’évolution de l’épidémie, mais désormais les personnes infectées effectuent des autotests à domicile et rapportent rarement les résultats aux autorités, ce qui les empêche d’avoir des chiffres fiables.
Selon le bilan officiel, le pays le plus peuplé de la planète n’a enregistré que six décès dus au Covid-19 depuis la levée des restrictions. Ce chiffre est largement sous-estimé, selon de nombreux experts.
Statistiques officielles inhabituelles
Les Chinois ont constaté ces derniers jours un décalage évident entre les statistiques officielles et la contamination d’une grande partie de leurs proches, voire leur décès. La grande métropole de Canton (Sud), peuplée de 19 millions d’habitants, a donc annoncé le report “après le 10 janvier” cérémonies funéraires.
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Autre source de polémique : selon une nouvelle méthodologie des autorités, seules les personnes décédées directement d’une insuffisance respiratoire liée au Covid-19 sont désormais comptées comme morts de la maladie.
Certains gouvernements locaux commencent cependant à soumettre des estimations de l’ampleur de l’épidémie. Les autorités sanitaires du Zhejiang (Est), au sud de Shanghai, ont décidé dimanche que le nombre de contaminations quotidiennes a désormais dépassé le million dans cette province peuplée de 65 millions d’habitants. Un demi-million d’habitants sont également contaminés chaque jour à Qingdao (Est), une ville de 10 millions d’habitants, a estimé un responsable municipal cité par la presse officielle. Dans la capitale, Pékin, les autorités comptaient samedi “un grand nombre de personnes infectées” et a demandé “Tout faire pour améliorer le taux de récupération et réduire le taux de mortalité”.