
Le bassin olympique et les bassins adjacents sont pleins, les vestiaires flambant neufs sont bordés de casiers et des centaines de bracelets sont suspendus. Mais on ne sait pas encore quand les touristes pourront se baigner pour la première fois au Stade Marin de Mariegnac.
Le permis de construire a été obtenu en octobre 2020, et après deux ans de travaux, le stade marin de 40 millions d’euros devait être livré le 19 décembre 2022. Mais le juge du tribunal administratif vient de démissionner en octobre. Le 24, les permis de construire entraînent l’arrêt des travaux. Cependant, ils sont quasiment étanches et il manque quelques aménagements extérieurs dans cette installation adaptée aux compétitions nationales et qui reçoit environ 2 000 visiteurs par jour. Un groupe piloté par Eiffage a effectué des “marches à vide”, c’est-à-dire testé le fonctionnement des équipements sous vide.
Un saut d’eau au centre de l’attention des riverains
C’est le “Water Jump” qui glisse à l’extérieur, ce qui a inquiété dix résidents du projet qui vivent dans un complexe d’appartements à proximité. Ils ont fait appel à plusieurs reprises depuis l’été 2020, craignant des nuisances sonores massives. “On va le retourner pour mettre un mur antibruit, baisser la hauteur et le planter”, a énuméré Alain Anziani, maire de Mérignac et président de Bordeaux Métropole. Une mesure de précaution qui n’a pas réussi à apaiser la colère des pétitionnaires.
Comme aucune étude d’impact n’a été menée sur ces rampes glissantes, les usagers ne peuvent pas encore prédire quels bruits ils subiront. L’équipement marin est obligatoire lorsque la surface est supérieure à 10 ha ou que le Stade Robert Brettes voisin (qui existe déjà) a lui-même une petite surface. Alors quel est le périmètre à considérer ? “Sur cette question, bien sûr, nous nous sommes appuyés sur le gouvernement, et selon la résolution du 13 mars 2020, l’autorité environnementale nous a écrit à deux reprises que nous devrions avoir un terrain pour le stade marin”, a-t-il rappelé. Président de Bordeaux.
Des recours formulés par des riverains au sujet de ces désagréments, qui touchaient tous les équipements du stade océanique, ont été rejetés à plusieurs reprises, par exemple, le 19 novembre 2021, le Conseil d’Etat a confirmé la métropole dans sa démarche. » Or, moins d’un an plus tard, le tribunal a jugé le contraire, surprenant Alain Anziani le 14 septembre 2022, lorsque l’Agence de protection de l’environnement a commis une « erreur de droit » en exemptant le projet d’une étude d’impact. Il a donné 20 mois à la ville. pour mener cette étude. Mais les locaux ne s’arrêtent pas là…
L’ouverture a peut-être été retardée de plusieurs années
Deux ans après le début des travaux, les riverains déposent une injonction provisoire demandant cette fois l’arrêt des travaux. Dans une ordonnance en date du 24 octobre 2022, le tribunal administratif a estimé qu'”il n’y avait pas d’atteinte grave à l’intérêt public”, surprenant la ville. Alain Anziani a souligné que les travaux étaient terminés, rappelant que la décision « excluait toute la population des usagers de la piscine de ce dispositif » dans les clusters en pénurie de piscine.
Metropol a fait appel de la décision du tribunal administratif et a entrepris des démarches pour mener une étude d’impact. Les écoles, les associations, les clubs sportifs et les habitants attendent cette ouverture depuis des années et espèrent qu’elle ouvrira le plus tôt possible. L’UCPA, le futur opérateur, a commencé à recruter, et des dizaines de personnes sont restées dans l’incertitude.
Si la suspension est confirmée, le président de Metropolis, qui ne souhaite pas que le matériel rutilant reste au “musée des oeuvres perdues”, craint que “la fermeture soit d’au moins un an”…