
Meisenthal (Moselle) Le petit village de la vallée du parc naturel des Vosges du Nord prend en décembre des airs d’entrepôt du Père Noël. Chaque après-midi, des centaines de visiteurs se rassemblent dans des files d’attente interminables qui serpentent entre des barrières placées dans la cour, se prolongent à l’intérieur du magasin jusqu’à un petit comptoir, derrière lequel s’active un bataillon de caissières. gros bonnet Qu’est-ce qui pousse ces hordes à mettre les pieds dans le froid, parfois pendant des heures d’affilée ? Biscuits de Noël de Meisenthal.
Colorés ou transparents en forme de nuage, de soucoupe volante, de pomme de pin ou d’artichaut, ils sont soufflés sur place par les verriers de l’International d’art verrier (CIAV) et coulés dans des moules créés par des designers invités. dans le cadre de résidences d’artistes. Star de la saison 2022, la balle Extra est l’œuvre du belgo-luxembourgeois Nicolas Vershaev, un disque aux flancs bombés, comme les extrémités de deux bouteilles soudées entre elles, qui rappellent les incontournables que nous produisions ici à l’origine. XVIIIèmee siècle.
L’histoire de Meisenthal est racontée dans un court métrage à voir juste à côté au Musée du Verre. Elle remonte à 1704, année de l’implantation de la verrerie, qui marqua le début de la sédentarisation de la profession jusque-là nomade. Originaires des régions d’Europe de l’Est, les verriers avaient besoin de sable, de bois, d’eau et de sols riches en fougères pour leurs activités et jusqu’au début du XVIIIe siècle.e dans un siècle où la qualité des routes s’améliorait, ils quittaient le camp dès qu’ils épuisaient les ressources d’un lieu.
Belle au bois dormant
L’épopée industrielle de Meisenthal est marquée par des phases d’expansion liées notamment au progrès technique et une importante phase de déclin après la Seconde Guerre mondiale avec le développement de la production de masse. De plus, il fut marqué par le séjour d’Emile Gallet (1846-1904), maître verrier et ébéniste, futur fondateur de l’école de Nancy, dont les ambitions artistiques et les fibres expérimentales firent du village un lieu d’observation. 19 au plus tarde siècle comme le berceau du verre Art nouveau.
Fermant à la fin de 1969, l’usine est restée à l’abandon pendant des années. Une plaie ouverte au cœur de ce village qui disparaissait à vue d’œil. Les enfants se sont appropriés les lieux, trouvant dans les cadavres désossés de ces structures industrielles, dans le labyrinthe de leur architecture intérieure, dans l’antre des vieux fours abandonnés, un terrain de jeu aux potentialités infinies. Les artistes y étaient parfois aussi attirés. Et la pensée a surgi que cette belle au bois dormant n’avait peut-être pas dit son dernier mot.
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