L’Autorité de sûreté nucléaire commence à travailler sur l’hypothèse d’une prolongation des réacteurs au-delà de soixante ans

Les tours de refroidissement de la centrale nucléaire du Bugey, à Saint-Vulbas (Ain), le 13 octobre 2022.

Les centrales nucléaires françaises pourront-elles fonctionner pendant quatre-vingts ans ? Quels seront les effets cumulés du réchauffement climatique sur les réacteurs ? Que deviendront les futurs déchets radioactifs ? Alors que les sénateurs doivent adopter, mardi 24 janvier, le projet de loi sur l’accélération nucléaire, qui vise à faciliter le démarrage des travaux sur les chantiers où six nouveaux EPR pourront être construits, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a appelé, dans le cadre des débats sur l’avenir du système énergétique, pour une réflexion “global et systémique” sur les questions de sécurité.

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“Les discussions doivent porter sur l’ensemble du domaine nucléaire, et pas seulement sur les nouveaux réacteursa insisté, lundi 23 janvier, Bernard Doroszczuk, le président de l’ASN, lors de ses félicitations à la presse. Il est important pour nous de pouvoir, dans les années à venir, disposer des éléments de justification des hypothèses structurantes qui déterminent le volet nucléaire de la politique énergétique. »

Parmi ces hypothèses, il y a notamment celle Il ajoute la durée de vie des réacteurs actuels. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale jeudi 19 janvier, le directeur général d’EDF en charge du parc nucléaire, Cédric Lewandowski, a assuré que la question de sa prolongation pour quatre-vingts ans était “sur la table”. En février 2022, Emmanuel Macron avait déjà exprimé sa volonté de prolonger les réacteurs au-delà de cinquante ans, durée pendant laquelle les réacteurs les plus anciens du parc sont actuellement autorisés à fonctionner – sous réserve “d’après le quatrième” leur visite de dix ans.

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“Avoir de la visibilité”

Lundi, la police nucléaire a demandé à EDF de lui fournir les pièces justificatives d’une éventuelle prolongation au-delà de soixante ans jusqu’à fin 2024 – une échéance que l’ASN souhaite voir inscrite dans la prochaine programmation énergétique pluriannuelle (PPE), qui résultera de la future loi climat énergie, attendue au second semestre 2023. L’exploitant doit notamment fournir des éléments démontrant la résistance de la cuve du réacteur et de l’enceinte, pièces indispensables mais impossibles à remplacer.

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Au terme d’une enquête technique, la police nucléaire peut alors décider d’une éventuelle prolongation jusqu’à fin 2026. Il a déjà entamé un dialogue avec l’Autorité de sûreté nucléaire américaine et avec l’Electric Power Research Institute, un organisme de recherche américain, aux Etats-Unis qui a autorisé des centrales à rester en service jusqu’à quatre-vingts ans.

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