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LES FAITS – Le nombre de lacs sur notre planète explose. Leur superficie totale a augmenté de plus de 46 000 km2 en 35 ans, soit moins que la superficie du Danemark. À première vue, cela peut sembler être une excellente nouvelle pour l’univers, mais la vérité est tout autre.
C’est ce qu’expliquent des chercheurs de l’Université de Copenhague dans une étude publiée dans une revue scientifique La nature. En combinant l’imagerie satellitaire de haute qualité avec l’intelligence artificielle, ils ont réussi à cartographier l’évolution de 3,4 millions de lacs au cours des 40 dernières années.
Tous fournissent un ensemble de données sans précédent… Et c’est frustrant de trouver la météo. “Ces nouvelles informations nous ont permis de mieux calculer les émissions de carbone dans les lacs”, explique Jing Tang, professeur adjoint au département de biologie et co-auteur de l’étude. C’est de là que viennent tous les ennuis.
“Ces barrages agissent comme des usines à gaz à effet de serre”
Si le nombre de lacs sur notre planète a considérablement augmenté ces dernières décennies, c’est principalement en raison de l’abondance de petits lacs. Le problème : selon l’étude, ces lacs de moins de 1 km2 sont les principaux émetteurs de gaz à effet de serre.
En effet, elles produisent du CO2, du méthane, du protoxyde d’azote… Tout cela à cause des champignons et bactéries qui s’y développent. Selon les calculs des chercheurs, ces lacs ne représentent que 15 % de la superficie totale des lacs. Mais ils sont responsables de 25 % des émissions de CO2 et de 37 % des émissions de méthane des lacs du monde.
Pire encore, ils sont responsables de 45 % et 59 % de l’augmentation des émissions de CO2 et de méthane des lacs au cours de la période 1984-2019. “Les petits barrages libèrent une quantité disproportionnée de gaz eserre parce qu’il a tendance à recueillir beaucoup de choses, qui se transforment en gaz. Et aussi parce qu’elles sont souvent peu profondes. Il est donc facile pour les gaz d’atteindre la surface et de s’élever dans l’atmosphère autour de la terre.”explique Jing Tang, co-auteur de l’étude.
“Ces barrages agissent comme des usines à gaz à effet de serre” conclut la leçon. Au total, les émissions de gaz à effet de serre des lacs d’eau douce équivalent à 20 % des émissions mondiales de CO2 provenant des combustibles fossiles.
Le changement climatique est une question
Pourquoi tant de petits lacs ont-ils explosé ? L’étude identifie deux causes principales : les activités humaines et le changement climatique. La première concerne la création de “barrages”, c’est-à-dire de lacs artificiels. Le second concerne la disparition des glaciers et du pergélisol. Plus le temps se dégrade, plus ces glaciers fondent, plus il y a de lacs, surtout dans le nord du pays.
Cela devient alors un véritable cercle vicieux : le changement climatique crée de petits lacs, qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (CO2) par exemple… Ce n’est autre que le principal gaz à effet de serre qui provoque le changement climatique.
L’étude montre également l’assèchement de nombreux barrages, causé par la chaleur extrême, la sécheresse et la consommation d’eau par les populations. Cette tendance est plus visible dans les lacs de l’ouest des États-Unis, de l’Asie centrale, du nord de la Chine et du sud de l’Australie.
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