« Les produits surgelés c’est terminé ! Electricité trop chère ! ». L’édito de Charles SANNAT

Mon impertinent chéri, impertinent chéri,

Partout en Europe le problème est le même et partout les conséquences de ce problème sont identiques. Partout les réactions gouvernementales sont similaires, c’est-à-dire qu’il n’y a rien. Rien.

Vous connaissez le problème. C’est le calcul du prix de l’électricité qui repose sur une voie elle-même indexée sur le prix du gaz tout en étant totalement déconnectée du prix réel de production. Moins de 50 euros le MWH en France, mais 1 000 euros dans le prix de vente sur les “marchés”. Délirant.

Les conséquences, vous les connaissez aussi. C’est un prix de l’énergie tel que les quantités de production ne peuvent plus être produites parce qu’il n’est plus rentable de le faire.

Mais les conséquences qui ne sont pas encore visibles sont en réalité très graves et multiples.

Aujourd’hui j’ai eu envie de m’arrêter quelques instants sur la chaine du froid et les surgelés.

En France modeste silence radio sur l’avenir du surgelé et du surgelé ! Cependant en Belgique, le problème est déjà évoqué, certainement sur les pourboires.

Crise énergétique : les surgelés trop chers à stocker, les magasins s’adaptent

“La vente de produits surgelés signifie qu’elle s’engage à laisser fonctionner les congélateurs jour et nuit afin de ne pas rompre la chaîne du froid. Pourtant, depuis que la Russie a lancé son offensive en Ukraine en février dernier, les prix de l’électricité ont explosé et le congélateur en consomme beaucoup. Face à cette nouvelle donne, les petites et moyennes entreprises s’adaptent.

Éteindre le congélateur n’est pas une option pour les responsables du “Centre nordique” de Péronnes-lez-Binche, dans la région centre. La surface commerciale est presque entièrement dédiée à la vente de surgelés. Le congélateur de stockage peut accueillir jusqu’à 180 palettes. La marge de manœuvre pour baisser la facture énergétique y est donc plus limitée, « on ne peut pas réduire la température et on ne peut pas réduire la quantité stockée, il faut au contraire faire rentrer les produits pour anticiper les fêtes de Noël. la fin de l’année. “, explique Claudy Hobst, la responsable du magasin.

Ici, la solution réside dans les investissements. Les congélateurs et les réfrigérateurs sont alimentés par des moteurs indépendants. “Nous allons investir dans une centrale au CO2, un moteur qui fait tourner tous les moteurs et qui consomme moins d’énergie”. L’entreprise devra cependant mettre la main sur le portefeuille, “il faudra plusieurs années pour récupérer l’investissement” ajoute Claudy Hobst.

Le secteur du stockage dans une impasse

Les entreprises qui se concentrent uniquement sur le stockage réfrigéré, en revanche, doivent supporter le poids des coûts. “La facture pourrait dépasser le million d’euros” selon l’UBPIF, l’Union Professionnelle Belge de l’Industrie du Froid. “Nous avons demandé l’aide de l’Etat en tant que Syndicat Professionnel mais ils nous ont dit qu’il fallait être patient”.

Cette augmentation des coûts se fait déjà sentir dans les prix de stockage. S’il y a quelques mois, laisser une palette au frigo pendant une semaine ne coûtait que deux euros, aujourd’hui cela coûte le triple”.

Ce ne sont pas seulement quelques usines qui posent problème, c’est toute l’économie !

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Le gouvernement et les technocrates peuvent croire que le problème ne se pose que pour quelques industries dites dans le langage administratif « électro-intensives ».

La réalité est que, comme toujours, ils ont tort.

Cela concerne toute l’économie.

Pensez-vous que la restauration collective est possible sans surgelés ?

Que l’entreprise agricole peut fonctionner sans congeler les aliments ?

Croyez-vous un instant que l’on puisse amener des plateaux dans les hôpitaux, les prisons sans vide (il faut de l’énergie pour le vide) sans cellule de refroidissement (il faut beaucoup d’énergie pour faire baisser très rapidement les aliments en température). Pensez-vous qu’on peut avoir une chaîne du froid efficace avec des chariots électriques ?

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Toute la chaîne alimentaire est durement touchée, non pas par des pénuries mais par une tarification délirante !

NON il n’y a pas de coupure de courant !

Malgré tout ce que vous pouvez entendre à la télévision, non, l’énergie ne manque pas.

Il n’y a pas de coupures de courant en France.

Non, nous produisons peu d’électricité avec du gaz russe, contrairement aux Allemands.

Non, nos usines ne manquent pas d’électricité.

Je ne vous dis pas qu’il ne faut pas faire d’effort. Il faut le faire, ne serait-ce que pour libérer des capacités pour aider les Allemands car c’est ce qu’il faut faire.

Oui, il faut sauvegarder.

Mais économiser ne veut pas dire vendre à un prix fou déconnecté de toutes les réalités économiques et tuer notre système productif, commercial et alimentaire.

En Belgique comme en France, les Etats sont absents et ne traitent pas le problème.

“Nous avons demandé l’aide de l’Etat en tant que Syndicat Professionnel mais ils nous ont dit qu’il fallait être patient”.

La réponse belge est la même chez nous.

Et savez-vous pourquoi?

Car la Belgique, comme la France, ne veut pas prendre la décision de revenir, comme l’ont fait l’Espagne et le Portugal, au mode de fixation des prix de l’énergie en Europe.

Pourquoi?

Parce que l’Allemagne n’en veut pas.

Alors on tergiverse et on essaie d’éviter le problème en inventant des solutions encore plus folles les unes que les autres et encore plus compliquées.

Au lieu de dire qu’on fixe le prix de vente de l’énergie par rapport au coût de sa production majoré d’une marge, non, on parle de la possibilité de limiter les prix du gaz, de baisser les prix de l’énergie indexés sur le prix du gaz qui n’est pas ne nous est plus fourni par la Russie. Bref, la folie totale.

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Délire total car l’Europe nous a entraînés dans un délire technocratique où personne n’ose affronter la Grande Allemagne.

Alors on attend.

Et notre industrie se meurt.

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Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

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Charles SANNAT

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Source RTBF.be ici

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