

Comment l’une des entreprises les plus puissantes au monde pourrait-elle ne pas entrer dans la puissante industrie du jeu vidéo ? C’est la question posée par la fermeture, mercredi 18 janvier, de Stadia, le service de Diffusion sur Google. Selon l’analyste George Jijiashvili, expert de l’industrie du jeu vidéo pour le britannique Strategic Analysis Omdia : “Google a fait trop de promesses et a ensuite livré en deçà des attentes.”
Les promesses sont venues de mars 2019. Lors de la Game Developers Conference, un événement de benchmarking pour les salariés du secteur, le PDG du groupe, Sundar Photosi, l’a annoncé. “créer une nouvelle expérience de jeu propulsée par Google” qui le fera “un jeu vidéo accessible à tous”. Un jeu commencé sur un écran peut se poursuivre immédiatement sur un autre, qu’il s’agisse d’un smartphone, d’une télévision ou d’un ordinateur : un programme compatible avec les nouveaux usages proposés par les plateformes de streaming dans les segments musicaux ou vidéo.
Google fait confiance au jeux de nuageune méthode qui permet à l’utilisateur de se connecter à distance à de gros serveurs, chargés de faire tourner des jeux, et donc de se passer d’équipements communs, consoles ou ordinateurs avec cartes graphiques.
Google déploie de nouvelles fonctionnalités, comme rejoindre des flux de jeux vidéo sur YouTube en un clic. Surtout, la création d’une organisation dédiée à la création de jeux vidéo uniques est passionnante. Certains observateurs se demandent alors si l’entreprise est suffisamment expérimentée et solide pour se faire une place aux côtés de Nintendo, Microsoft et Sony qui dominent le secteur.
“C’est mal d’être honoré”
Sept mois plus tard, en novembre 2019, la plateforme était lancée et c’était déjà décevant. Quelques jeux, de nombreuses fonctionnalités promises manquent encore, certains smartphones ne sont pas compatibles, nécessité de se connecter à une manette pour jouer sur un smartphone ou encore l’achat obligatoire d’une sorte de boîtier Chromecast pour se connecter à un téléviseur… “Le produit a été mal conçu”, dit George Jijiashvili.
L’offre commerciale est également décevante. Le nouveau service de Google vous demande de payer un abonnement mensuel de 10 euros puis d’acheter plus de jeux à un nouveau prix. C’est un modèle économique très différent des abonnements illimités proposés sur les plateformes musicales ou audiovisuelles.
Pour pallier son lancement raté, les équipes de Stadia s’affairent à attirer le public et les géants. Le portefeuille complet de la firme de Mountain View permet de livrer des blockbusters Red Dead Redemption 2 Où est Cyberpunk 2077. Malgré tout, les grands éditeurs ne sont pas pressés d’installer leurs jeux sur Stadia pour des raisons techniques : le service de Google installe un portage qui fonctionne sur le système d’exploitation Linux.
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