

Un trader travaille à la Bourse de Francfort
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street a chuté vendredi en fin de matinée à New York alors que les marchés boursiers européens terminaient dans le rouge lors de la dernière séance d’une année marquée par des tensions géopolitiques, une forte hausse des taux d’intérêt pour endiguer une inflation élevée, une situation économique dégradée et craintes sur la situation sanitaire en Chine.
A Paris, le CAC 40, qui a perdu 9,46% sur l’ensemble de l’année, a terminé vendredi avec 1,52%, à 6.473,76 points. Le Dax allemand, en baisse de 12,34% sur l’année, perd 1,05% à la clôture. Le Footsie britannique, seul grand indice européen à enregistrer un gain annuel de 0,91%, a terminé la séance en baisse de 0,81%.
L’indice EuroStoxx 50 a baissé de 1,47% et le FTSEurofirst 300 de 1,27%. Le Stoxx 600, en baisse de 12,90% sur un an, sa plus forte contraction depuis 2018, a chuté de 1,27% sur la séance.
Alors qu’au cours de l’année les investisseurs ont été troublés par le resserrement accéléré des politiques des grandes banques centrales pour lutter contre l’inflation persistante, suite à la reprise post-COVID puis à la guerre en Ukraine, l’aversion au risque a dominé le commerce pour la dernière session de 2022, avant une année 2023 qui pourrait être la suite de la précédente.
“Les investisseurs abordent 2023 avec un état d’esprit prudent, préparés à de nouvelles hausses de taux et s’attendant à des récessions dans le monde”, a écrit Craig Erlam, analyste chez OANDA.
Outre un pic de contamination au virus SARS-Cov-2 attendu en Chine le mois prochain à l’occasion du Nouvel An lunaire qui favorise les voyages longue distance, les marchés anticipent une poursuite de la hausse du coût du crédit en Europe et aux Etats-Unis , au risque d’une profonde détérioration de l’économie.
Les taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui ont augmenté de 425 points de base entre mars et décembre, le rythme le plus rapide depuis les années 1980, pourraient culminer à 4,96 % mi-2023, selon le baromètre FedWatch. . Dans la zone euro, où le taux de dépôt de la Banque centrale européenne (BCE) était encore négatif au printemps dernier, les investisseurs s’attendent à ce qu’il remonte à 3,4 % l’an prochain.
VALEURS
En Europe, aucun des principaux compartiments de notation n’a échappé au rouge, l’une des baisses les plus notables étant celle du secteur des nouvelles technologies (-1,79%).
A Paris, le secteur du luxe, très exposé à la Chine, a souffert : LVMH a perdu -2,3833% et Hermès -2,6936%.
Dans l’actualité des sociétés cotées, Telecom Italia (TIM) a chuté de 3,78%, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni après avoir de nouveau confirmé jeudi que l’Etat avait bien l’intention de prendre le contrôle du réseau fixe de l’actuel opérateur italien de télécommunications pour , ça dit. , préserver les emplois.
DANS LA RUE DU MUR
Enfin en Europe, le Dow Jones a chuté de 0,71%, le Standard & Poor’s 500 de 0,79% et le Nasdaq de 0,88%. Ces deux derniers indices devraient afficher leur plus forte baisse sur l’année depuis la crise financière de 2008.
Du côté des actions, Apple, Amazon, Alphabet et Meta Platforms ont chuté de 0,66% à 1,47% suite à la hausse des rendements obligataires américains.
Shaw Communications progresse de 9,32% après l’approbation au Canada de l’accord de fusion avec Rogers Communications pour 14,8 milliards de dollars.
CHANGEMENTS
Sur le marché des changes, le dollar reculait vendredi de 0,11% face à un panier de devises de référence. Le billet vert, qui à ce stade progresse de 8% sur un an, devrait néanmoins enregistrer sa meilleure performance sur l’ensemble de l’année depuis 2015.
L’euro, en hausse de 0,21% vendredi à 1,0683 dollar, se dirige vers une perte annuelle de 6%, en raison de la faiblesse de la croissance en zone euro, de la guerre en Ukraine et d’une remontée plus lente des taux d’intérêt de la BCE par rapport à la Fed.
La livre sterling, en hausse de 0,04% à 1,2057 dollar, pourrait cependant perdre 10,7% face au billet vert sur l’ensemble de l’année.
FRÉQUENCE
Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans, qui a gagné plus de 260 points de base cette année, a terminé la séance sur une hausse d’une dizaine de points, à 2,56%, dans la perspective d’une poursuite du resserrement monétaire de la BCE suite aux récentes déclarations. par Isabel Schnabel et Klaas Knot, deux membres de l’institution de Francfort.
L’Allemand de deux ans a avancé de 6,7 points à 2,73%.
Aux États-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans a gagné environ cinq points de base vendredi, à 3,89%, en route vers un gain de 239 points pour l’ensemble de 2022, ce qui serait sa progression la plus saine. au moins 1953, selon les données de Refinitiv.
L’Américaine de deux ans obtient 6,3 points, soit 4,42 %.
PÉTROLE
Les prix du pétrole se dirigent vers une deuxième année consécutive de gains à haute volatilité en fin d’année 2022 dans un contexte de tensions géopolitiques et d’inquiétudes concernant la demande chinoise.
Le Brent, qui affiche à ce stade un gain annuel de 8% après une hausse de 50% en 2021, gagnait 0,78% vendredi, à 84,11 dollars le baril.
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), en hausse d’environ 5 % d’une année sur l’autre après une hausse de 55 % en 2021, a augmenté de 0,57 % vendredi à 78,85 $.
(Écrit par Claude Chendjou, édité par Camille Raynaud)