“L’Iran continue de développer son arsenal de missiles balistiques”

Merci Madame la Présidente.

Je remercie le Secrétaire général adjoint, le Facilitateur chargé de promouvoir l’application de la résolution 2231 et le Chargé d’affaires de l’Union européenne pour leurs présentations.

La France est profondément inquiète. L’Iran poursuit ses activités déstabilisatrices contrairement à ses obligations internationales nucléaires, balistiques, régionales et extraterritoriales.

Au niveau nucléaire d’abord, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Iran poursuit son escalade et risque une crise majeure.

Il y a quelques semaines, Téhéran avait annoncé son intention d’augmenter significativement sa capacité de production d’uranium enrichi, ainsi que de limiter la production d’uranium hautement enrichi sur le site de Fordow au-delà des limites fixées par le Plan d’action global conjoint. Son acronyme anglais, JCPoA. Cette décision comporte de sérieux risques de prolifération et n’a aucune justification civile crédible. Ce faisant, l’Iran acquiert un savoir irréversible et vide davantage le JCPoA de son contenu.

Ces mesures sont d’autant plus inquiétantes que l’Iran a cessé de mettre en œuvre toutes les mesures de transparence prévues par le JCPoA, sapant la capacité de l’Agence internationale de l’énergie atomique à assurer un programme iranien finalement pacifique. Le Conseil a donné à l’agence un mandat par le biais de la résolution 2231, que les décisions de l’Iran ne lui permettent plus d’exécuter. C’est bien l’objet du Conseil de sécurité.

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Le coordinateur européen a fait une proposition à l’Iran qui est la meilleure façon possible de revenir au JCPOA. Il est regrettable que l’Iran n’ait pas saisi cette opportunité en maintenant des exigences qui lui sont inacceptables et qui sortent du cadre du JCPOA. Les actions de l’Iran remettent en question l’équilibre sur lequel repose l’accord proposé, qui a été négocié pendant des mois, et ferme la fenêtre d’une solution diplomatique immédiate. Les négociations du JCPoA ne peuvent servir de prétexte à l’Iran pour remplir ses obligations internationales juridiquement contraignantes liées à la mise en œuvre de l’accord de garanties conclu avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, conformément au traité de non-prolifération nucléaire. À ce jour, l’Iran n’a établi aucune coopération substantielle avec l’Agence internationale de l’énergie atomique pour résoudre les problèmes en suspens.

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Madame la Présidente,

Je voudrais revenir sur trois autres activités iraniennes tout aussi alarmantes :

Premièrement, l’Iran continue de développer un arsenal de missiles balistiques capables de transporter des ogives nucléaires. On le voit à travers le tir des lanceurs spatiaux dont les technologies soutiennent le développement d’une capacité balistique intercontinentale.

Deuxièmement, nous condamnons le transfert par l’Iran d’armes, de missiles et de leurs composants et installations de production à des acteurs étatiques et non étatiques de la région. Ces échanges sont contraires aux résolutions du Conseil. Ils ont fait de l’Iran et de ses mandataires une menace pour la paix et la sécurité internationales.

Troisièmement, et surtout, la France condamne le transfert de drones de combat iraniens vers la Russie. Cela viole le paragraphe 4 de l’annexe B de la résolution 2231. La Russie utilise ces drones pour cibler systématiquement la population civile et les infrastructures de l’Ukraine, causant de nombreux morts parmi les civils et commettant des crimes de guerre. De nouvelles frappes de drones contre Kiev ont causé des dégâts aujourd’hui.

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Nous mettons en garde l’Iran contre de nouvelles livraisons d’armes à la Russie. Ce serait un ajout sérieux, en particulier pour le transfert de missiles balistiques à courte portée. Cela aurait des conséquences désastreuses qui pourraient conduire à l’isolement international de l’Iran.

Nous espérons être informés bientôt de la date à laquelle le Secrétariat se rendra en Ukraine pour enquêter et faire rapport au Conseil, comme c’est son mandat et comme il l’a fait dans d’autres régions par le passé.

Madame la Présidente,

Il doit être résolu par le respect du droit international, le dialogue et la désescalade. Nous appelons l’Iran à retourner au respect de ses obligations et à mettre fin à son despotisme dangereux et sans espoir.

Merci./

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