L’irréprochable mais vaine ténacité de Macron sur le Liban – Libération

Alors que le Liban s’enfonce de plus en plus dans une crise généralisée, le président français est le seul à appeler au niveau international pour que les choses changent. Et le contexte géopolitique n’y est pour rien.

L’appel d’Emmanuel Macron”Déconnecter» Les dirigeants libanais sont, bien sûr, presque unanimement approuvés à Beyrouth, comme ailleurs, pour résoudre les problèmes des Libanais. Le ressentiment et la colère contre une classe politique qui est à l’origine de la chute du pays et qui prend les rênes avec toutes sortes d’irresponsabilités s’accumulent depuis des années. en vain. Car la question n’est pas de savoir s’il faut reconnaître la nécessité deChanger le leadership de ce pays», comme le président français était visé dans une interview publiée ce vendredi par trois médias, dont un quotidien libanais. La rivière. Mais comment y parvenir ?

Sans président de la république depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre, le Liban est dirigé par un gouvernement démissionnaire responsable de l’exacerbation de l’actualité et dont les privilèges ont été amputés. Son parlement profondément divisé a tenu dix sessions sans élire un nouveau chef d’État en raison d’une scission entre un camp pro-iranien du Hezbollah et un camp anti-iranien. Mais rien n’a accéléré l’agenda politique des dirigeants irrépressibles des communautés corrompues, qui dirigent le pays depuis plus de quarante ans. Ils n’ont pas été dérangés, ni par la crise économique et financière sans précédent depuis 2019, ni par le soulèvement qui dure depuis des semaines de leur population, ni par la dramatique explosion dans le port de Beyrouth qui en août 2020 La capitale a été détruite. 200 morts, ni les pénuries d’électricité et de carburant qui empoisonnent le quotidien des Libanais, dont 80 % vivent en dessous du seuil de pauvreté.

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Le Liban s’est quitté.

Avec ces dernières déclarations fortes, Emmanuel Macron ne s’est pas contenté de violer les formules diplomatiques. Il a également réitéré l’objectif et l’ordre nécessaire pour cela “Résoudre les problèmes des gens”Suppression de tous les bloqueurs de réforme une fois. “Ensuite, restructurez le système financier, puis créez un plan avec un président honnête, un premier ministre honnête et une équipe qui fera avancer le plan et aura le soutien de la rue.”a déclaré le président français dans son interview.

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Ce n’est certainement pas la première fois que la France tente de sortir le Liban de la crise dans laquelle il est enlisé. Emmanuel Macron s’est personnellement attelé à la tâche depuis septembre 2020, élaborant une feuille de route et un calendrier de réformes, mobilisant des conférences internationales de donateurs et encourageant la population libanaise, son armée, ses écoles et ses soutiens à la société civile. Nul ne peut lui reprocher son entêtement à vouloir sauver le pays contre les entraves de ses dirigeants incorrigibles mais inévitables, qu’il a souvent accablés de ses reproches et mises en garde.

Seul dirigeant mondial encore préoccupé par le Liban, où d’autres dirigeants régionaux et internationaux ont tourné le dos, Macron a promis dans sa dernière interview de lancer de nouvelles mesures pour sortir le pays de l’impasse. Il ne l’a mentionné que lors d’une conférence régionale en Jordanie avec le roi Abdallah ainsi que des représentants de l’Arabie saoudite, du Qatar et d’autres pays du Golfe. Il aimerait également s’adresser à l’Iran.

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Bavardages muets.

Compte tenu de son influence décisive sur le Hezbollah et ses alliés, Téhéran serait en réalité un négociateur plus efficace pour éviter l’impasse libanaise. Mais aujourd’hui, à la suite d’un coup d’État sans précédent en Iran, qui peut entendre parler d’un engagement aux côtés de la Russie, notamment dans la guerre contre l’Ukraine, pour fournir des drones ? Comment écouter les Iraniens qui ont catégoriquement rejeté les démarches de la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna visant à libérer sept ressortissants français détenus arbitrairement en République islamique ?

Dans la même logique qui insiste, malgré toutes les critiques, sur le fait qu’il faut parler avec Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine, Macron veut s’adresser à l’Iran. Mais même s’il a raison de parler à des adversaires aussi farouches, le problème est qu’il n’est pas disposé à lui parler, encore moins à l’écouter.

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