l’ONU dénonce un “dangereux précédent”

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L’ONU a vivement dénoncé vendredi la suspension par le propriétaire de Twitter, Elon Musk, de plusieurs comptes de journalistes américains, jugeant que cette décision créait un “dangereux précédent”.

“Nous sommes profondément préoccupés par la suspension arbitraire des comptes des journalistes qui sont apparus sur Twitter. Les voix des médias ne doivent pas être réduites au silence sur une plate-forme qui prétend être un espace de liberté… La décision crée un dangereux précédent dans un moment où les journalistes partout sont concernés. Ils sont confrontés à la censure, aux menaces physiques et pire encore », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

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Reporters sans frontières (RSF) réagit dans un communiqué à la suspension d’une dizaine de comptes Twitter de journalistes. RSF considère qu’il s’agit d’un “grand danger pour la démocratie” et demande le rétablissement des projets de loi.

“Il y a assez d’arbitraire des plateformes, il faut reprendre le contrôle démocratique de ces plateformes avant qu’elles ne soumettent complètement les démocraties à leurs caprices et il n’est pas trop tard”, dénonce Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, dans le même communiqué. .

Elon Musk a lancé l’abonnement Twitter Blue le 12 décembre. Les utilisateurs qui paient 8 $ par mois obtiennent un badge de certification et sont moins exposés à la publicité.

Mais Twitter doit compenser ses récentes pertes publicitaires. Pour les compenser, Elon Musk entend imposer gratuitement de la publicité personnalisée aux utilisateurs.

Le réseau souhaite donc transmettre les données de l’utilisateur à ses partenaires commerciaux, dont le numéro de téléphone (indispensable pour la double authentification d’un compte), à ​​des fins de ciblage commercial.

En cas de refus de cet accord forcé, la plateforme ne sera tout simplement pas accessible.

Twitter n’a pas payé le loyer de son siège à San Francisco et de ses différents bureaux à travers le monde depuis plusieurs semaines.

La raison de ces impayés n’est pas seulement due aux coupes budgétaires mises en place par Twitter, Elon Musk est en pleine renégociation des termes des différents baux de ses immeubles.

D’autres factures sont également restées impayées. Twitter et Elon Musk auraient refusé de payer une facture de 197 725 $ pour un jet privé.

Le service audio en direct de Twitter, Spaces, est en panne, selon les observations de Bloomberg. Elon Musk se justifie en précisant que Twitter corrige un “bug” et que Spaces “devrait être de nouveau opérationnel demain”.

Cette décision intervient alors qu’un certain nombre de journalistes qui venaient d’être suspendus du réseau social hier ont découvert qu’ils pouvaient toujours participer à une discussion dans Spaces.

Les récentes décisions d’Elon Musk s’inscrivent dans son arrivée violente à la tête de Twitter. Depuis qu’il est propriétaire de la plateforme, deux salariés sur trois ont été licenciés.

Parmi eux, Melissa Ingle, une ancienne data scientist, a dénoncé une “gestion erratique” depuis le rachat, en témoignage aux équipes de Tech&Co.

“Il n’y a pas eu de délibération collective, tous ces licenciements reposent sur une seule personne”, précise-t-elle.

Le ministre délégué à la Transition numérique et aux Télécommunications, Jean-Noël Barrot a exprimé ses doutes sur la prise de décision d’Elon Musk.

“La liberté de la presse est au fondement même de la démocratie. Attaquer l’un, c’est attaquer l’autre”, a-t-il écrit. sur Twitter.

Il ajoute qu’il est “attristé par la dérive dans laquelle Elon Musk précipite Twitter”.

Si les internautes se réfugient sur Mastodon, la principale alternative à Twitter, Elon Musk a bloqué l’URL de son concurrent dans les publications.

Il n’est donc plus possible de rediriger votre communauté vers Mastodon. A condition de ne pas être malveillant, comme l’a montré le journaliste Corentin Lamy.

Face aux agissements d’Elon Musk, le nouveau propriétaire de Twitter, le gouvernement fédéral allemand a indiqué qu’il était joignable sur Mastodon.

Wolfgang Buechner, porte-parole du gouvernement fédéral allemand, a dénoncé la suspension arbitraire de journalistes sur Twitter. Il a dit que c’était “inacceptable”.

“Si ce développement continue, je quitterai la plateforme”, a déclaré Wolfgang Buechner, ajoutant qu’il était présent sur le réseau social Mastodon.

La vice-présidente de la Commission européenne, Vera Jourova, a qualifié de “dérangeante” la suspension des comptes de journalistes par Twitter et a averti que “bientôt” il y aurait des “sanctions” applicables en vertu du droit de l’UE.

“La nouvelle de la suspension arbitraire de journalistes sur Twitter est inquiétante”, a tweeté le responsable, rappelant que la loi sur les services numériques – qui devrait s’appliquer aux géants de la tech l’été prochain – “impose le respect de la liberté des médias et des droits fondamentaux”.

Le ministre délégué chargé de l’Industrie a annoncé « suspendre toute activité sur Twitter ». Cette décision est une conséquence directe de la suspension des comptes des journalistes par Elon Musk.

Vendredi 16 décembre, le nouveau patron de Twitter a suspendu les comptes de plusieurs journalistes. Elon Musk a justifié cette décision par une nouvelle règle du réseau social qui interdit de révéler la position réelle d’une personne en temps réel.

Cette décision fait suite à la fermeture du compte @Elonjet. Créé par Jack Sweeney, il a publié les déplacements de l’avion privé d’Elon Musk. Malgré la poursuite des informations publiques, la pratique a été interdite.