Marché : Les investisseurs doivent-ils croire au rallye du Père Noël en 2022?

(BFM Bourse) – Entre inflation élevée, guerre en Ukraine et récession imminente, les Bourses ont particulièrement souffert en 2022. Dans ce contexte, les investisseurs espèrent une hausse des marchés au pied du sapin. Ce phénomène du “rassemblement de Noël” est mis en lumière depuis plusieurs décennies – mais attention à ne pas prendre l’allégorie pour une certitude.

Les couleurs traditionnelles de fin d’année sont le vert et le rouge. Comme en bourse. Et pour l’instant, les indices mondiaux sont vêtus de rouge – comme le Père Noël – car décembre est statistiquement l’un des meilleurs mois de l’année pour les marchés boursiers.

Mais les banquiers centraux en ont décidé autrement et n’ont pas fait de cadeaux aux marchés ces dernières semaines. La rhétorique restrictive de la Banque centrale européenne et de la Réserve fédérale sur leur lutte contre l’inflation a fait vaciller l’indice boursier. Au cours du dernier mois de l’année, le CAC 40 perd actuellement 3,27%, le Dow Jones remonte de 4,5%, là où le S&P 500 recule de 6,3% et le Nasdaq de 8,65% (performance du 22 décembre à la clôture) . Alors, dans cet environnement volatil, les traders étaient-ils assez avisés pour recevoir des plus-values ​​comme cadeau de Noël ?

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Qu’est-ce que le Rallye du Père Noël ?

De nombreuses études ont montré que la période hivernale conduit historiquement plus que l’été à une hausse de l’indice (effet Halloween/ventes en mai). Et le dernier mois de l’année se démarque particulièrement : c’est ce qu’on appelle le rallye de Noël (en anglais Rallye de Noël).

Depuis 1970, la prééminence du mois de décembre a été popularisée par le « Trader’s Almanac » (Almanach du négociant en valeurs mobilières, l’une des premières publications à s’attacher à mettre en évidence les différents cycles saisonniers en Bourse). L’almanach, créé par Yale Hirsch et édité aujourd’hui par son fils Jeffrey, a même mis en lumière le Santa Claus Rally (le rallye du Père Noël, qui se concentre plus précisément sur la période des cinq dernières sessions de l’année et des -deux premières de la nouvelle an) .

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Il n’y a pas de cause unique à cet emballement du marché, note le courtier Degiro. Cette ambiance festive à la Bourse est liée à l’esprit des fêtes qui “renforce l’optimisme” des opérateurs à cette période de l’année. Avec leurs primes de fin d’année en poche, les investisseurs seront également plus enclins à intervenir sur les marchés financiers. “Pendant cette période, les investisseurs institutionnels sont en vacances, ce qui donne plus d’influence aux particuliers, qui ont tendance à être plus haussiers”, ajoute Degiro.

“Les gérants de fonds, qui représentent une grande partie de l’actionnariat, rééquilibrent leurs portefeuilles avant la fin de l’année” (“window dressing”) pour essayer de montrer un maximum de lignes de valeur ajoutée parmi leurs positions de base”, a-t-il relevé. David Brett, ancien trader puis journaliste financier, aujourd’hui chroniqueur chez Schroders.

Père Noël ou croquemitaine ?

“Si le mois de décembre a été mauvais, cela préfigure souvent un mauvais millésime en Bourse. Ce fut le cas en 1956, 1965, 1968, 1978, 1980 et 1982 sur le Dow Jones”, rappelle Christian Fontaine directeur adjoint de la rédaction dans le maison de Revenu sur les ondes de BFM Business. L’histoire de la bourse enregistre telle ou telle tendance des marchés. Mais attention à ne pas prendre au pied de la lettre que les mois d’octobre sont mauvais ou qu’il vaut mieux liquider ses positions en mai et ne rien faire jusqu’en novembre, selon le dicton « Vendre en mai et partir ».

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“Les performances passées ne sont pas indicatives des performances actuelles, et les superstitions boursières ne sont réelles que tant qu’elles ne sont pas réfutées”, prévient David Brett. Par ailleurs, l’effet rallye de fin d’année va bientôt céder la place à une autre croyance un peu moins connue des marchés : l’effet janvier, selon lequel les bourses vont plus haut en janvier que les autres mois de l’année, portées notamment par la appétit pour les “petites capitalisations”.

Sabrina Sadgui – ©2022 BFM Bourse

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