Orange, victime du succès de son plan de départ pour les seniors

Devant un magasin Orange, à Bordeaux, en février 2021.

Les dirigeants orange pourraient presque vouloir descendre dans la rue pour protester contre la réforme des retraites. En promettant de repousser l’âge de la retraite à 64 ans et d’allonger la durée de cotisation, le projet du gouvernement s’annonce très coûteux pour l’opérateur de télécommunications.

En décembre 2021, lors du renouvellement pour un an de son régime temps partiel seniors (TPS) qui autorise ses salariés les plus âgés à partir en retraite anticipée, Orange avait accepté d’inclure une clause de sauvegarde pour protéger les bénéficiaires d’une éventuelle réforme. Ils se sont trompés. L’opérateur a encore du mal à chiffrer précisément le surcoût, mais celui-ci pourrait être d’environ six mois supplémentaires par salarié, si le projet gouvernemental en cours aboutit.

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Réforme ou pas, TPS coûtera plus cher à Orange que prévu. Voyant venir le plan du gouvernement, de nombreux salariés du groupe retardataire ont décidé dans les dernières semaines de 2022 de prendre le dispositif avant l’échéance du 31 décembre. Résultat, selon le dernier comptage obtenu de Le monde7 600 salariés d’Orange France, seule entité concernée, ont activé leur TPS.

“Dysfonctionnements et surcharge de travail”

Initialement, le groupe avait budgétisé dans ses comptes 2021 que l’appareil coûterait 1,225 milliard d’euros. En raison du nombre de bénéficiaires supérieur aux hypothèses initiales, la facture s’annonce plus salée. Le chiffre exact doit être donné le 16 février, lors de la présentation des résultats 2022, date à laquelle Christel Heydemann, PDG d’Orange à partir d’avril 2022, doit également dévoiler son plan stratégique.

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Dans les équipes d’Orange France, dont la directrice générale, Fabienne Dulac, passera le 3 avril le relais à Jean-François Fallacher, nous sommes inquiets de voir autant de collègues partir en même temps, parfois très vite selon le solde de congés accumulés par certains. Les 7 600 TPS en 2022 représentent près de 10 % de l’effectif total de l’entité française. La moitié des bénéficiaires sont issus des fonctions centrales et support.

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“Certains services ont vu partir plus de 20% de leurs salariés, créant des dysfonctionnements et une surcharge de travail pour ceux qui restent”, s’inquiète un représentant du personnel, qui craint un recours accru à la sous-traitance. Les compétences techniques font aussi parfois défaut. Ces 7 600 s’ajoutent aux 11 900 salariés qui bénéficiaient, jusqu’au 31 décembre 2021, des précédents accords TPS.

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