
Au comptoir de la nouvelle enseigne PrimaPrix à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, une cliente aux cheveux blancs clairsemés, légèrement voûtée, inspecte attentivement sa lessive. Vendeuse : “C’est moins cher que l’autre, tu peux le laver 38 fois, c’est mieux !” L’homme sourit et glissa la canette de Skip dans le chariot. Ici, les clients font attention au prix qui, selon l’entreprise, est 20 à 40 % moins cher qu’ailleurs. Sa recette ? acheter en grande quantité, tout d’abord, la destruction du bétail. “Nous donnons une seconde vie à des millions de produits qui seraient autrement détruits”, détaille PrimaPrix. L’entreprise explique qu’elle achète des surplus industriels et même des produits aux emballages altérés.
La marque espagnole a ouvert sa première boutique en France en région parisienne. D’Action à Noz, les acteurs de l’abattoir sont nombreux en France, mais très peu proposent le rayon alimentaire riche qui caractérise Prima-Prix. A l’heure où les prix augmentent dans les supermarchés, la chaîne, qui compte 175 magasins en Espagne et un chiffre d’affaires de 138 millions d’euros, trouve rapidement des clients. Du côté de PrimaPrix, l’expansion n’est pas au programme après quatre lancements en Ile-de-France en 2022.
L’offre des hypermarchés a aussi des avantages
Cependant, certains viennent de plus loin à la recherche de prix plus bas. Bruno Depardieu, 63 ans, a fait un tour de Paris. “Je voyage avec des marques à cause de la situation économique”, a-t-il déclaré. Il y trouve des marques qu’il connaît, de Herta à Bonduelle. “Il y a des produits espagnols, mais on peut s’y retrouver”, s’amuse-t-il. Des saucisses au gel douche, son panier est déjà plein. “Chez Foot Remover, les gens achètent en caisse et achètent à petits prix”, explique Yves Marin, associé chez Bartle. Pour ce client sans rendez-vous, les achats d’indulgence comme les chaussettes, les Danettes et la nourriture pour chiens se sont accumulés.
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“J’essaie d’aller le moins possible dans ce genre de magasins car j’y vais sans rien avoir besoin et j’en ressort les mains pleines”, s’amuse-t-il. Cependant, le volume élevé d’achats de PrimaPrix signifie un petit nombre de références. Le rayon des œufs, qui fait souvent casse-tête dans les supermarchés, a été réduit à deux références montréalaises ce jour-là : une boîte de douze œufs pour 2,20 euros. Il y a donc des gens qui ne sont pas satisfaits, comme ce couple de retraités : « Nous sommes un peu déçus. Le vinaigre n’est pas cher, mais le lait que nous recherchions n’est pas disponible. S’ils ont une carte à jouer dans la bataille de l’accessibilité, les hypermarchés ont un avantage dans l’étendue de leur offre.