quand la technologie incite à rester chez soi

“Ma maison est maintenant un lieu de paix”résume Christine, 28 ans, chef de projet digital. “Depuis que je travaille à la maison trois jours par semaine, je me suis réorganisé. J’ai créé un espace bureau dans le salon, investi dans un ordinateur et redécoré la chambre, dit ce Parisien, de deux, sans enfants. J’étais déjà d’humeur, mais le fait d’être chez moi plus souvent décuplait mes envies. »

Le matin, Christine a sa routine. “Je me prépare comme si j’allais au bureau, pour me mettre en condition de travail, il dit. Au début, je vivais en pyjama et j’étais toujours tenté de faire quelque chose, ce qui était impossible à long terme, il est d’accord. Aujourd’hui, je suis mieux organisé et c’est vraiment réconfortant de travailler à la maison. »

Pour se rendre à ses affaires, la jeune femme n’a pas beaucoup de temps pour se déplacer, mais elle est contente de rester dans sa “maison”. Il se sent si bien qu’il ne peut plus bouger “les grands clans de la lune”, faire en ligne. Il a également remplacé les sorties au cinéma par le visionnage de séries ou de films sur des plateformes de vidéo à la demande.. “Je continue à sortir, mais pour le cinéma, j’y réfléchis à deux fois”, il explique.

En revanche, il ouvre de plus en plus sa porte à ses amis. “Je veux accepter, et aujourd’hui je le fais plus qu’avant”, Il est heureux.

Cocon numérique

Comme beaucoup de Français, la jeune femme profite des avantages du numérique pour se restaurer chez elle et consacrer plus de temps à sa vie privée, avec le sentiment “bon traitement”, mais aussi pour économiser de l’argent. Christine a fini par créer une sorte de “cocon numérique”, ou “techno-cocon”, selon les mots de l’écrivain Alain Damasio, qu’elle adore se nicher.

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“La maison, le mot le plus pathétique pour décrire la maison, est un espace protecteur qui nous protège du monde extérieur. Mais l’idée d’un cocon numérique me semble économique, note Pascal Dreyer, coordinateur du réseau Recherche Logement de Leroy Merlin France. Au contraire, les nouvelles technologies font entrer le monde extérieur dans le foyer qui, depuis le développement du télétravail, est envahi par de nouveaux métiers. »

Jérôme a cependant l’impression que ces dispositifs le protègent de ce monde étranger dont il dit ne pas toujours s’affranchir. “J’aime le télétravail. Je m’entends bien avec mes collègues mais, comme on ne travaille pas sur les mêmes projets, on ne communique pas beaucoup, explique l’ingénieur informaticien de 37 ans. Je trouve qu’il est souvent plus facile d’envoyer un message sur une messagerie interne que de parler directement à quelqu’un qui peut être occupé à ce moment-là, il ajoute. C’est aussi par ce type d’utilisation qu’il “en dit long” et ses amis, qu’il “on ne voit pas souvent”.

Veux retourner?

Il a également rénové son appartement, près de Rennes, pour permettre le télétravail et le rendre plus confortable. Il achète sa nourriture au magasin et commande “certains” en ligne. “Faire les magasins me dérange” il dit. En revanche, il continue d’aller au cinéma. “C’est différent,” dit-elle. Mais, en dehors de cette sortie, il souhaite rester chez lui.

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Il fut un temps où les nouvelles technologies étaient au contraire synonymes de liberté, rappelle la sociologue Sophie Jehel. « Le rapport 2008 sur la culture française montrait que plus les gens utilisaient les outils numériques, plus ils sortaient, car ils avaient plus de relations et étaient mieux informés. » Devrions-nous donc nous inquiéter de ce processus de retrait ?

“La pandémie et le confinement ont montré une évolution de la consommation numérique, mais nous avons également constaté l’attrait des espaces verts.ombre Sophie Jehel. Les choses sont toujours difficiles. Aussi, il ne faut pas oublier que le télétravail ne touche que les classes privilégiées : 55% des cadres, moins de 20% des ouvriers et 0% des ouvriers, selon les statistiques de l’INSEE. Et puis le télétravail n’est pas seulement un bonheur, il y a aussi des obstacles, surtout si le logement est petit. »

La révolution anthropologique

Cependant, avec le développement de la consommation numérique, certains Français se retranchent chez eux. Un terrible constat est fait par le journaliste et philosophe Pascal Bruckner, l’auteur de Le rite des chaussons (1). “La société française est envahie par le troglodytisme, le désir de se cacher dans une maison et un appartement dans un pays considéré comme dangereux. Les avancées technologiques renforcent cette tendance et font du canapé le nouveau siège de l’homme moderne.il examine.

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L’auteur y voit des avantages : « Gain de temps, d’argent, re-découverte de chez soi et de ses proches. » Mais si ces pratiques devaient se renforcer et devenir excessives, “Toutes nos relations avec le public seront amélioréesil prévient. Une société toujours enveloppée dans leur étalage, menacée par le poids, la peur de l’extérieur, témoignerait d’un véritable changement anthropologique. »

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Augmenter la consommation numérique

92% de la population âgée de 12 ans et plus est régulièrement connectée à Internet, selon l’édition 2022 du Baromètre numérique. Cela concerne près de 100 % des jeunes mais aussi 96 % des 60-69 ans et 63 % des 70 ans et plus, avec une hausse de plus de 10 points en un an pour ces deux derniers groupes.

Pendant le confinement lié au Covid-19,La consommation numérique a augmenté : 75% des personnes âgées de 18 ans et plus ont échangé avec leurs proches grâce à ces outils, 33% ont travaillé au téléphone, 26% ont eu une consultation médicale en ligne.

32 heures par semaine : c’est le temps moyen que les Français passent devant leur écran : 17 heures devant la télévision, 8 heures devant des vidéos sur Internet et 6 heures à jouer à des jeux vidéo.

84% des internautes achètent en ligne. Ces clients représentent 77 % de la population. Parmi eux, 13% achètent une à deux fois par semaine, 36% mensuellement et 42% plusieurs fois par an.

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