

Des navetteurs attendent un train retardé le premier jour d’une grève des chemins de fer à Londres le 13 décembre 2022 (AFP/Daniel LEAL)
Le début d’un nouvel « hiver du mécontentement » ? De nombreux Britanniques ont été confrontés à des difficultés de voyage mardi lors du premier jour de la grève des chemins de fer britanniques, la hausse des tarifs alimentant des troubles sociaux généralisés.
Agents de sécurité du train, de la logistique, de l’Eurostar et de la police des frontières, mais aussi des infirmiers – pour la première fois depuis plus de 100 ans – des ambulanciers, etc. A l’approche des fêtes de fin d’année, les appels à la grève se sont multipliés dans de nombreux secteurs pour réclamer une augmentation.
Aucun jour d’ici le 31 décembre ne sera épargné par les grèves.
Les médias britanniques parlent déjà d’un nouvel “hiver du mécontentement”, en référence aux grèves massives qui ont secoué le pays à la fin des années 1970 et provoqué l’effondrement de l’économie britannique.Des dizaines de millions de journées de travail ont été perdues.
Si l’on est encore loin de ces niveaux, près d’un million de journées ont été perdues depuis le début de l’année, dont 417 000 journées de travail perdues pour cause de conflits sociaux sur le seul mois d’octobre, soit “Novembre 2011 Le plus depuis”. L’Office des statistiques (ONS) l’a annoncé mardi.
Comme dans les années 1970, l’inflation est au cœur des revendications de meilleurs salaires. A plus de 11%, cela affecte fortement le pouvoir d’achat domestique, alimenté par les prix de l’énergie, notamment sous l’influence de l’invasion russe de l’Ukraine.
Dans la fonction publique, les infirmières réclament ainsi une augmentation de salaire de plus de 17% à l’Etat pour combler des années de manque à gagner. Une demande jugée “intolérable” par le gouvernement. Dans le transport ferroviaire, le syndicat RMT a rejeté une proposition de hausse de 8% sur deux ans, la jugeant insuffisante face à la hausse des coûts.

Le secrétaire général du syndicat RMT, Mick Lynch, lors d’un rassemblement de soutien aux travailleurs en grève de Royal Mail le 9 décembre (AFP/Daniel Lyle)
Selon l’ONS, les salaires ont chuté de 2,7 % entre août et octobre en raison de l’inflation, malgré des mises à niveau dans certains secteurs.
– Noël “virtuel” –
Face à leurs revendications, le gouvernement a adopté un ton très dur, justifiant son refus de répondre aux revendications des syndicats par la fragilité des finances publiques du pays et la menace d’inflation salariale. Et il a mobilisé l’armée pour remplacer les grévistes dans certains secteurs.
“Je pense que nous avons une approche juste et raisonnable”, a déclaré à la BBC le Premier ministre Rishi Shankar, dont le gouvernement est à mi-chemin des élections.
“Je demanderai aux responsables syndicaux (…) de mettre fin au gâchis, en particulier à Noël. Cela aura un impact négatif sur la vie des gens”, a-t-il déclaré.

Des passagers montent à bord d’un train retardé le premier jour d’une grève ferroviaire à Londres le 13 décembre 2022 (AFP/Daniel LEAL)
Le ministre des Transports, Mark Harper, a également déclaré mardi sur Times Radio que le gouvernement avait déjà “fourni un soutien substantiel” aux ménages pour faire face à la hausse des prix de l’énergie.
Il avait auparavant dénoncé le nouveau Noël “virtuel” que les grévistes s’apprêtaient à offrir aux Britanniques, les empêchant de rendre visite à leurs familles pour les vacances.
Pat Cullen, secrétaire général du syndicat des infirmières, a prédit sur la BBC que “ce gouvernement a tourné le dos aux infirmières”, qui devraient faire grève jusqu’à 100 000 en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord jeudi et 20 décembre. devrait être.
– comprendre –
A deux ans des élections législatives, l’opposition travailliste accuse le gouvernement. Le chef du parti, Keir Starmer, a accusé l’exécutif d’un “manque flagrant de leadership” pour ne pas avoir arrêté la grève des infirmières.
Selon un sondage YouGo publié fin novembre, 47% des Britanniques s’opposent à une grève des transports tandis que 41% la soutiennent, et les navetteurs ont traversé mardi une gare inhabituellement calme de King’s Cross à Londres.Interrogé par l’AFP, il a été très bon.
Le développeur Web Alan Smith, 28 ans, qui essayait de trouver un plan B pour se rendre à Heathrow, a déclaré : “Je les comprends tout à fait… c’est difficile pour les gens en ce moment.”
Chris McBride, un ancien pompier de 74 ans, décrit le gouvernement comme “incompétent” pour aider les familles. “Je suis à la retraite, je dois faire attention à l’échauffement, c’est dur”, confie-t-il.