
Ce n’est pas la première fois que nous nous demandons si le groupe Volkswagen a trop de marques généralistes dans son portefeuille. Et comme si la tâche n’était pas déjà assez compliquée, Seat, Volkswagen, Skoda et Cupra doivent se partager un gâteau européen de plus en plus petit. Alors forcément, la montée en puissance de Skoda au fil des années a fait émerger quelques managers à Wolfsburg, qui ont aussi en partie eu la peau de l’ancien PDG de Skoda, Bernhard Maier. Volkswagen a estimé que Skoda commençait à trop élever la marque VW, d’autant plus qu’elle présente certains des avantages sans les inconvénients : Skoda peut tirer parti des plates-formes et des technologies, mais avec des coûts de production inférieurs en République tchèque.
Les grandes annonces de Volkswagen sur son avenir
Skoda et Volkswagen, des jumeaux impossibles à départager ?

Le nouveau patron de Skoda est un ex-Porsche. 23 ans de carrière dans le nom le plus prestigieux du groupe Volkswagen avant d’aller passer deux ans chez VW et d’arriver à Mlada Boleslav. Mais pour lui, c’est comme « rentrer à la maison » : “Je suis de retour avec une marque où le cœur bat plus vite que les machines, je le sens partoutcommenta-t-il.
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Cependant, la mission s’annonce très difficile. Klaus Zellmer veut un nouveau départ en termes de style pour se différencier de Volkswagen : “nous essayons d’égaler les marques Skoda et Volkswagen et de ne pas nous cannibaliser. On s’adresse à des clients différents et on ne met plus les oeufs dans le même sac… On ne va pas concourir pour les clients de Volkswagen, mais pour ceux des autres marques», ajoute-t-il. Premier élément distinctif : le Vision 7S, qui laissera sa place à un véhicule électrique à sept places… que Volkswagen n’a pas. Mais cela suffira-t-il à laisser un peu plus de place à Volkswagen ? A voir les bonnes ventes de la Skoda Enyaq (cousine de la Volkswagen ID.4), la question se pose évidemment toujours.
Une compétition qui en ajoute une autre

La similitude entre Volkswagen et Skoda a parfois posé problème au groupe allemand qui doit aussi gérer la situation espagnole du tandem Seat/Cupra. L’accent a été mis sur cette dernière au cours des deux dernières années. Chez Seat, le lancement le plus récent n’est autre que l’Arona restylée, qui a suivi le renouvellement de la gamme Leon. Et côté ventes, si Seat a salué un bon exercice 2021 avec 470 000 unités, c’est aussi et surtout parce que Seat… compte les ventes de Cupra dans son bilan. Cupra, qui a triplé ses ventes pour atteindre 80 000 véhicules livrés en un an. Seat a vendu à lui seul 391 200 véhicules dans le monde en 2021, ce qui représente une baisse de 2 % par rapport à 2020, année déjà critique en raison du Covid.
Au final, la gestion des marques généralistes chez Volkswagen est toujours complexe, entre différences de coûts de production et placement de produit. Et si Skoda a poussé le gallon au point où cela devient incontournable, Seat ne semble pas suivre le même chemin pour l’instant.