
En quatre ans, leur nombre a été multiplié par dix. Les accords d’entreprise liés au télétravail se sont élevés à 4.070 en 2021, contre 390 en 2017, selon une étude de la Dares publiée mercredi.
Notamment la crise du Covid-19 qui a conduit de nombreuses entreprises à réorganiser leur mode de fonctionnement en tenant compte des attentes des salariés : 56% des accords ont été signés en 2020. Cela “se traduit par une généralisation de ce mode de travail pour les nouveaux profils d’entreprises, comme les petites structures. Ceux qui ont de solides habitudes de négociation sont pourtant majoritaires parmi eux”, note le service des statistiques du ministère du Travail.
De nouvelles filières professionnelles ont également mis en place le télétravail, indique l’étude. Le nombre d’accords signés par le commerce, le transport et l’hébergement-restauration a ainsi atteint 620 en 2021, soit une augmentation de 225% par rapport à 2019. Un seul secteur a vu sa part d’accords signés diminuer, celui des activités financières et des assurances, mais cela s’explique notamment par le fait que les entreprises du secteur avaient déjà mis en place des systèmes de télétravail avant la crise sanitaire.
71% des accords sont liés au télétravail “régulier”.
La Dares s’est également penchée sur le contenu des accords signés. Sur un échantillon de 151 accords analysés, 51% d’entre eux prévoient par exemple le test pour une durée déterminée, en moyenne de 21 mois. Il y a aussi une clause de réversibilité dans les deux tiers des cas, pour que l’entreprise puisse revenir sur ses options, voire une période d’adaptation (54% des accords), sorte de phase de test pour évaluer le système mis en place carré.
Le télétravail “régulier” est visé par 71% des accords, une formule avec deux jours à distance par semaine semble majoritaire. Une part importante des accords combinent des journées fixes et flexibles avec, par exemple, la mise en place de deux journées flexibles de télétravail par semaine avec l’impossibilité de télétravailler les lundis et vendredis. D’autres accords proposent de combiner des jours fixes et flexibles avec, par exemple, un jour fixe par semaine et un volume annuel de 20 jours flexibles par an, détaille l’étude.
Enfin, la fourniture d’équipements, comme un ordinateur portable, est couverte par 8 accords sur 10 et la compensation des coûts imputables au télétravail par moins de la moitié. Les rappels du droit à la déconnexion et des obligations de santé et de sécurité vis-à-vis des salariés sont fréquents, mais peu d’accords mettent en place des dispositifs de prévention spécifiques au télétravail, note la Dares.