Ukraine : pourquoi la France ne livre pas ses chars Leclerc

Londres a donné son feu vert pour fournir des chars de combat à l’Ukraine, et Berlin pourrait décider de le faire prochainement, mais la France refuse.





Théo Sauvigné

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VS’Les Britanniques livreront 14 de leurs chars Challenger 2 à Kiev. La Pologne est prête à faire don de ses chars allemands Panther II, mais doit attendre le feu vert de Berlin pour continuer. L’Allemagne n’a pas encore accepté de recevoir l’un des meilleurs modèles du marché à Kiev sans résistance totale.

L’idée de donner une partie des plus de 200 chars de Leclerc à la France est également importante. Pourquoi Paris ne prend-il pas une telle décision alors que la qualité technique de ce char est reconnue internationalement ?

Stocks passifs, mais pas inutiles

L’armée a reçu un total de 406 chars Leclerc au début des années 2000, mais après diverses coupes de personnel et de budget, le pays compte désormais 200 chars Leclerc en service. Le reste, environ 200 unités, est stocké et sert de pool de pièces pour ceux en service, depuis la reconversion de la ligne de production Nexter à Roanne (Loire) il y a de nombreuses années.

Leclerc est un appareil très complexe et sa “disponibilité” est d’environ 60% pendant très longtemps. La libération d’une partie de la flotte du service actif, combinée à d’autres mises à niveau de maintenance, permettra au véhicule d’atteindre plus de 80 % de sa « capacité » en 2021. Comprendre : 200 chars affectés à différents régiments. , plus de 160 peuvent être servis immédiatement. Ces machines vieilles de vingt ans commencent à être mises à jour pour durer jusqu’en 2040.

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Combien des 200 unités de l’entrepôt fonctionnent correctement ? Combien se rendraient sans nuire aux opérations du régiment de cavalerie blindée française ? Les réponses à ces questions ne sont pas accessibles au public, mais il est probable que la France ne pourra pas donner un seul pour cent sans compromettre ses capacités militaires, ce qui est une ligne rouge pour le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.

Machines très complexes

C’est une des raisons pour lesquelles la France fournit relativement peu de matériel à Kiev par rapport à ses alliés : l’armée française est un échantillonneur – elle a tout, mais en petite quantité – elle utilise beaucoup de matériel et fonctionne avec très peu de stocks. , juste à temps.

La situation outre-Manche est comparable, mais sensiblement différente : l’armée britannique a reçu à peu près le même nombre de chars Challenger 2 (de la même génération) et a également réduit les effectifs pour maintenir actives les unités en réserve. Mais la Grande-Bretagne n’a que deux régiments de chars de combat principaux, contre quatre en France. Chaque régiment, opérant une cinquantaine de chars, avait un peu plus de latitude que les Français pour donner aux Britanniques une partie de leur flotte.

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Les problèmes de préparation rencontrés par les armées françaises ou britanniques seront les mêmes pour Kyiv. Les chars occidentaux modernes sont des véhicules très complexes qui nécessitent une logistique particulière. Bien que très peu nombreux, 14 de ces chars ne causeront des problèmes qu’aux Ukrainiens dotés de blindés soviétiques en termes d’entretien, de pièces de rechange et d’approvisionnement en munitions.

Un cadeau toxique ?

L’augmentation de l’offre de divers équipements pourrait finir par être un cadeau empoisonné pour Kiev. Les Ukrainiens ont également anticipé ce problème et veulent à la place plus de 2 000 chars Leopard II produits pour les clients européens.

Avec un réseau de modernisation actif et quatorze opérateurs différents – avec de nombreux candidats susceptibles de vendre une partie de leur flotte – les chars allemands seraient une aubaine pour Kyiv. L’Ukraine peut s’attendre à avoir une flotte très moderne qui répond aux normes de l’OTAN.

On peut interpréter la décision du Royaume-Uni d’un point de vue politique : plutôt qu’une réelle augmentation des capacités de Kyiv, ce sera un appel à Berlin pour autoriser la fourniture de chars à l’Ukraine. On peut comparer ce geste avec l’annonce de la livraison du véhicule blindé de reconnaissance AMX-10RC à Paris il y a une semaine, qui a déjà augmenté la force d’approvisionnement de l’Ukraine.


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