
Vendredi Le 18 novembre, l’huissier s’est rendu au siège de Mediapart et a délivré des documents judiciaires inédits de la mémoire du journaliste et avocat.
Il nous ordonne de ne pas publier d’études d’intérêt public à la demande directe de la personne concernée sans prendre un instant pour argumenter l’argument de Mediapart. Mediapart n’a pas été informé de cette procédure et notre journal s’est prononcé sur l’ordonnance du juge sans protéger son travail et ses intérêts.
Dès lors, méconnaissant le principe du débat, cette décision préalable de censure est un acte arbitraire qui utilise un acte totalement contraire à la loi sur la presse en la détournant pour violer la liberté fondamentale réglementée par la loi du 29 juillet 1881.
Le 18 novembre, l’ordonnance a été rendue par la juge en exercice Violet Baty, représentée par le président du tribunal de Paris, Stéphane Noel, et le même jour, l’avocat Gael Perdriau M. .ré Christophe Ingrain.
Ne publiez pas sous une amende de 10 000 euros pour chaque article publié.
Il nous défie “Pas d’amende de 10.000 euros par publication” De nouvelles révélations sur les activités politiques du maire de Saint-Etienne s’appuient notamment sur les bandes qui lui ont permis de dénoncer le scandale du chantage à la sex tape impliquant son premier adjoint centriste, Gilles Artigues.
Une précédente enquête de Mediapart, qui avait révélé l’affaire sous la plume d’Antton Rouget, n’avait révélé aucun contentieux judiciaire. A Saint-Etienne, en région Auvergne-Rhône-Alpes, ils ont fait grand bruit au sein du Parti républicain et du gouvernement, et ont été largement relayés dans les médias nationaux.
Gaël Perdriau à Paris, le 14 septembre 2021.
Ils ont limogé l’adjoint à l’éducation municipale, limogé le directeur de cabinet du maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau, et annoncé qu’il démissionnerait (sans démissionner) de son rôle de représentant. dans la métropole qu’il préside.
Surtout, ils ont ouvert une information judiciaire confiée à deux juges d’instruction par le parquet de Lyon pour “atteinte à la vie privée, chantage aggravé, détournement de biens publics par un agent public, abus de confiance et dissimulation”. Une enquête judiciaire est en cours après que la police a procédé mi-septembre aux premières arrestations, dont Gaël Perdriau.
Antton Rouget poursuit son enquête et découvre de nouveaux faits qui remettent une nouvelle fois en cause les agissements du maire de Saint-Etienne, notamment l’utilisation des rumeurs comme outil politique. Mais cette fois leur victime est Laurent Vaukiez, président d’Auvergne-Rhône-Alpes LR, figure de proue de la droite dont les ambitions présidentielles sont bien connues.
Comme les révélations précédentes, ces révélations reposent précisément sur des conversations de travail à la mairie de Saint-Etienne et ont été écrites en état de légitime défense par la victime de chantage à la sex tape et son premier adjoint, Gilles Artigues. Le dernier d’entre eux a été traduit en justice.
Cette enquête n’avait pas encore été publiée, alors que nous avions rempli toutes nos obligations professionnelles et légales lorsque nous avons été informés de la précédente ordonnance de censure : respecter l’intérêt public, son fondement factuel et matériel, et le conflit.
Plusieurs personnalités inquiètes, au premier rang desquelles Laurent Vaukiez, ont fait part de leurs réactions à ces nouvelles révélations. Ayant contacté Antton Rouget en début de semaine pour réagir à ces faits nouveaux, Gaël Perdriau a demandé une prolongation de délai jusqu’à 13h le vendredi 18 novembre, ce qu’il a accepté avec joie.
A 12h57, trois heures après que nous ayons reçu sa réponse détaillée par mail, un huissier est arrivé pour obtenir une ordonnance de non-publication du président du tribunal de Paris, également Gaël Perdriau. Alors le maire de Saint-Etienne sait très bien quelles informations il ne veut pas publier.
Cette précédente censure est née d’une décision hâtive, sinon hâtive, prise dans l’intimité d’une conversation entre deux personnes, l’avocat du plaignant et le président du tribunal, sans discussion ni débat public. La demande de Gaël Perdriau, ainsi accueillie, est une atteinte à la vie privée, dont nous aurions démontré en audience publique l’inexistence.
Au début de l’affaire, fin août, le maire de Saint-Etienne nous avait déjà accusés, cette fois sans passer par la justice. “Dénouement.” [la] Vie privée “ De son adjoint, Gilles Artigues, qui a été victime d’un chantage vidéo intime. Nous avons alors répondu que s’il y avait une atteinte à la vie privée de M. Artiguez dans cette histoire, ce n’était pas notre faute, mais les actions de la ville.
Gaël Perdriau n’avait engagé aucune procédure lorsque nous avons révélé dans de précédents articles les parties des enregistrements qui ne pouvaient désormais être publiées, reconnaissant le caractère d’intérêt public de nos informations. Cependant, le fait que le processus, ses circonstances et ses circonstances aient été les mêmes confirme l’intérêt public de cette information.
La présente action est fondée sur deux articles du Code de procédure civile : l’article 493, qui s’applique à toutes les juridictions et tel qu’il y est prévu. “JE“une injonction est une décision temporaire prise sans preuve irréfutable dans les cas où le requérant a des raisons de ne pas faire appel à la partie adverse” ; Article 875 « Dispositions particulières aux tribunaux de commerce » : ” Si les circonstances l’exigent, le président peut requérir toutes mesures d’urgence dans le cadre de ses attributions juridictionnelles. »
A notre connaissance, cet outil unique n’a jamais été utilisé dans l’imprimé. Le fait que l’une ou l’autre des deux dispositions de la loi s’applique à la compétence du tribunal de commerce lui-même met en évidence un détournement de procédure. En effet, l’ordre de ne pas publier l’article signifié à Mediapart est adressé au directeur général de notre société, et non au directeur des médias, qui est la seule personne morale responsable du contenu du journal.
La procédure spéciale choisie est complètement en dehors de la loi sur la presse et a vocation à être créée par voie judiciaire “effet de surprise” Dans ce cas, l’intérêt public justifiant la publication dans les journaux consiste à publier l’information sans pouvoir la défendre devant un juge indépendant.
A la demande d’un homme politique dont la méthode de déstabilisation d’un opposant politique est au cœur d’un débat judiciaire, d’un débat public et d’une enquête pénale, le président du tribunal de Paris, seul en son cabinet, a donc décidé de relancer l’arme contre la liberté de la presse de l’ancien régime : la censure antérieure.
Le droit d’accès à l’information et à la liberté d’expression en France n’a jamais existé depuis le vote de la loi du 29 juillet 1881, à l’exception d’une période d’éclipse démocratique, dans l’histoire de notre république.
Comme il l’a déclaré dès son premier article “Les imprimeries et les librairies sont gratuites” sans ajouter aucune limitation, c’est-à-dire par l’un ou l’autre des législateurs de l’époque “Liberté de presse et d’expression”cela signifie que le droit fondamental à l’information et à l’expression ne peut être entravé a priori.
Mettant fin aux armes utilisées par tous les régimes pour limiter la liberté de la presse, l’approbation préalable, la censure et la caution, la loi de 1881 a abrogé d’un seul coup 325 articles des 42 lois sur la presse précédentes et a pardonné toutes les accusations. appelé par son nom.
Ses dispositions politiques libérales ont permis l’établissement progressif d’une jurisprudence profondément démocratique avec des tribunaux et des juges spécialisés qui protégeaient les libertés des citoyens, et non des journalistes, ou la liberté de tout savoir dans l’intérêt public.
C’est que le débat public ne peut être sapé en interdisant la divulgation au grand jour des vérités qui y contribuent. Tout abus de la presse dans l’exercice de cette liberté ne peut être puni quea postérioriDes juges indépendants, le public et, après des débats répétés et contradictoires.
Cette conquête démocratique vieille de 141 ans a été jetée dans les orties par la censure avant l’enquête de Mediapart dans une ordonnance rendue sur demande. À moins d’être renversée, cette loi anti-liberté empêche nos lecteurs et, par extension, l’opinion publique d’apprendre de nouveaux faits nationaux sur les grands scandales politiques.
Cette pré-censure est d’autant plus alarmante qu’elle intervient quelques semaines après que le 6 octobre le tribunal de commerce de Nanterre a rendu une décision similaire au nom du secret des affaires : le groupe Altice et son président Patrick Drahi ont été arrêtés, mais il n’a pas hésité . Interdire à Reflets.info de publier “nouvelle information”. Le service enquête a fait appel.
Évidemment, nous avons demandé à nos avocats.ré Le cabinet Emmanuel Tordjman, basé à Seattle, prend toutes les mesures légales pour arrêter au plus vite l’ex-censure, c’est-à-dire le chaos démocratique qui viole gravement les libertés fondamentales. “L’un des droits de l’homme les plus précieux”, conformément à l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Ainsi, vous pourrez enfin découvrir les nouvelles révélations d’Anton Rouget dans l’affaire Saint-Etienne.