
Un village isolé de l’Alaska souffre d’une attaque extrêmement rare. Une femme de 24 ans et son bébé ont été tués par un ours polaire, une espèce particulièrement menacée par le changement climatique.
L’ours est entré mardi dans la petite ville de Wells, sur la côte du détroit de Béring, “et a poursuivi plusieurs habitants”, selon des données préliminaires publiées mercredi par la police de l’État américain. “L’attaque aurait eu lieu dans le village près de l’école” et “l’animal a été abattu par un habitant”, alors qu’il s’en prenait à la jeune femme, Summer Mayomic, et à son fils d’un an, Clyde Ongtwasrok.
Une attaque particulièrement inhabituelle en janvier
Des policiers et des agents spéciaux doivent être envoyés dans le village d’environ 150 habitants, qui est peuplé par la tribu Inupiat. Mais selon la police, ils sont actuellement confrontés à des “mauvaises conditions météorologiques” qui les empêchent de s’y rendre.
“Historiquement, il est très rare qu’un ours polaire attaque et tue une personne n’importe où dans l’Arctique”, a cependant assuré Geoff York de l’ONG Polar Bears International. “C’est encore plus rare de se produire à la mi-janvier dans le nord de l’Arctique, où la glace est abondante et où les ours polaires sont généralement sortis sur la glace pour chasser les phoques”. 20 personnes sont mortes entre 2010 et 2012. Selon Geoff York, la dernière attaque mortelle en Alaska remonte à 1990.
De manière générale, la fonte de la banquise, provoquée par le réchauffement climatique, pousse plus régulièrement la végétation sur le continent et “augmente la fréquence des interactions entre les ours polaires et les humains”, a poursuivi le scientifique. Mais “historiquement, la plupart des attaques ont eu lieu pendant la période sans neige entre fin juillet et début décembre”. Ces attaques sont le plus souvent le fait de “jeunes ours (…) qui sont rassasiés car leur corps a besoin d’énergie pour grandir”, ou “d’ours en fin de vie”, qui ont du mal à se battre contre d’autres ours comme proies.
Les ours polaires en Alaska ne se trouvent que sur les côtes extrêmes nord et ouest de l’État. Le changement climatique, qui fait fondre son habitat clé, la banquise, menace les espèces d’ours.