
C’est avec un grand sourire et une poignée de main ferme que Florent Poirier nous accueille dans son immeuble. Agé d’à peine 30 ans, le jeune homme s’exprime déjà avec le calme et la sagesse d’un vétéran qui en a vu d’autres. Il faut dire que son parcours d’entrepreneur est fulgurant : il n’a que 25 ans lorsqu’en mai 2035, fraîchement sorti d’école d’ingénieur, il lance sa société spécialisée dans l’informatique quantique, Synchrotronix, aujourd’hui valorisée à plus de trois milliards. dollars. Quatre ans plus tard, sa technologie innovante lui a valu une place dans le prestigieux classement du Time Magazine des 100 personnes les plus influentes au monde.
Synchrotronix met les capacités des calculateurs quantiques au service de problèmes d’optimisation faisant intervenir un grand nombre de variables, avec des bénéfices concrets dans la finance, les transports (pour optimiser la gestion de flotte, par exemple), la protection de l’environnement ou la recherche de nouveaux médicaments. Elle s’est rapidement imposée comme un acteur incontournable sur un marché pourtant ultra-concurrentiel et en constante évolution. Se faire une place au soleil dans un tel contexte demande donc une bonne dose de souplesse et d’adaptabilité, selon Florent Poirier.
” Comme beaucoup d’entreprises de notre secteur, Synchrotronix n’a pas vraiment de structure fixe explique-t-il autour d’un verre d’excellent maté, sa boisson préférée. ” Celle-ci est en constante évolution selon les besoins du moment. Une flexibilité qui nous permet de conquérir facilement de nouveaux marchés en créant par exemple en un clin d’œil une nouvelle division dédiée à la physique moléculaire ou à la gestion des mouvements de cargos, deux domaines dans lesquels nous n’avions quasiment aucune expertise et où nous avons récemment a remporté des contrats. »
Pour constituer en un temps record une équipe de spécialistes capables d’adresser le nouveau marché, l’entrepreneur utilise un mix technologique qui inclut l’informatique quantique, bien sûr, mais aussi la blockchain et l’intelligence artificielle. Dès qu’un contrat est remporté, des algorithmes d’intelligence artificielle spécialisés dans le recrutement arpentent le web à la recherche des profils les plus adaptés pour répondre à cette nouvelle mission, combinant de nombreux critères tels que l’expérience passée, les compétences, le fuseau horaire, les tarifs demandés, etc. , et faire le lien entre les besoins de Synchrotronix et les attentes des travailleurs potentiels.
Dès qu’un profil est identifié, une proposition lui est immédiatement envoyée, qu’il peut accepter directement s’il est d’accord, ou générer une contre-proposition s’il n’aime pas certains points. Certains, par exemple, souhaitent bénéficier d’un suivi minutieux dans leur travail, tandis que d’autres aspirent à une gestion très souple avec un simple impératif de résultats. D’autres veulent une rémunération plus élevée que celle offerte. D’autres encore veulent passer plus de temps au bureau ou, au contraire, à distance… Convaincu qu’un travailleur motivé est toujours plus efficace, Florent Poirier assure donc que ses employés ont vraiment envie de travailler pour lui. Le bénévolat est pour lui un maître mot.
Lorsque les deux parties se sont mises d’accord, un contrat est immédiatement généré dans la blockchain pour la durée de la mission. Ce contrat reprend les différents objectifs assignés au travailleur, et verse automatiquement une partie de la rémunération prévue sur son portefeuille virtuel à chaque fois qu’un de ces objectifs est atteint. À la fin de la mission, une notification est envoyée à Florent Poirier qui fait le point sur le travail effectué par le collaborateur et lui laisse une appréciation personnalisée. D’autres font confiance aux algorithmes pour faire ce travail, mais l’entrepreneur doit conserver cette dimension humaine qui, selon lui, fait la différence et convainc de nombreux travailleurs de lui proposer à nouveau leurs services plus tard.